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    Les expatriés et la banque privée au Moyen-Orient : conversation avec Amer Malik depuis Dubaï

    Article initialement publié dans WealthBriefing

    Quelle est la stratégie de Lombard Odier à Dubaï ? Quelles sont les perspectives pour la région, ainsi que les défis et les enjeux auxquels les familles ainsi que les particuliers fortunés et très fortunés sont confrontés ?

    WealthBriefing a récemment rencontré Amer Malik, Head of Middle East International pour la banque privée suisse Lombard Odier, dans ses bureaux de Dubaï. Amer Malik se montre optimiste quant à la proposition commerciale de la Banque et sa capacité à valoriser les opportunités présentes aux Émirats arabes unis et dans la région du Golfe. Au moment de cet entretien, les perspectives économiques de la région semblaient très favorables. 

    WealthBriefing – Amer, cela fait un moment maintenant que vous travaillez dans la région. Selon vous, qu’est-ce qui a le plus changé depuis votre arrivée chez Lombard Odier à ce poste, et pourquoi ? 

    Amer Malik – Je suis arrivé chez Lombard Odier en 2023, mais cela fait plus de quinze ans que je vis dans la région. Durant cette période, j’ai surtout vu Dubaï se transformer et prendre de plus en plus d’importance en tant que centre financier. Ce qui est intéressant, c’est que de nombreuses personnes, comme moi, sont initialement venues aux Émirats arabes unis à titre temporaire, mais ont fini par s’y installer et ont non seulement développé leur carrière professionnelle, mais aussi créé des liens forts avec le pays. 

    En plus de sa situation stratégique, en tant que centre financier et logistique mondial, Dubaï offre également un accès sans faille aux marchés orientaux comme occidentaux, un aspect crucial pour les familles qui gèrent des activités et des investissements à l’échelle internationale. Selon notre étude 2024 sur les expatriés qui s’installent aux Émirats arabes unis, 40% des expatriés occidentaux citent une qualité de vie élevée et des opportunités d’investissement prometteuses comme les principales raisons qui les ont incités à s’installer dans la région. Le programme « Golden Visa » et les politiques fiscales favorables font des Émirats arabes unis une alternative attrayante aux centres financiers traditionnels tels que la Suisse ou Singapour.

    Au-delà de ses avantages économiques, Dubaï offre un environnement politique stable, des infrastructures de calibre mondial et un écosystème sophistiqué de gestionnaires de fortune et d’institutions financières. Ces services sont essentiels pour les familles fortunées dont les besoins en gestion de patrimoine sont complexes. Dubaï se démarque également par des prestations supérieures en termes de santé, d’éducation et de finance, ainsi que par un style de vie luxueux, une scène culturelle dynamique, ainsi que des aménagements haut de gamme, ce qui en fait une ville idéale, tant pour la vie professionnelle que privée.

    Le climat géopolitique et économique mondial évolue, c’est le moins que l’on puisse dire, et les inquiétudes se multiplient. La région du Golfe est confrontée à ses propres défis. Que répondez-vous à ceux qui envisagent de s’installer à Dubaï ou dans d’autres pays du Conseil de coopération du Golfe et vous demandent quels en sont les avantages ? Et comment la Banque vise-t-elle à définir les attentes des nouveaux arrivants pour qu’elles demeurent réalistes ?

    Les Émirats arabes unis sont une destination de plus en plus prisée par les familles fortunées du monde entier. Si un client nous interroge sur les avantages de s’installer à Dubaï, nous mettons en valeur l’engagement prononcé de la région en faveur de la diversification économique, de l’innovation et du développement des infrastructures. Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, en particulier, offrent un environnement dynamique permettant d’accéder à une pléthore d’opportunités commerciales, à un cadre réglementaire robuste et à un secteur financier en pleine expansion. Toutefois, il est important de reconnaître que, comme tout marché, la région présente ses propres complexités, notamment la compréhension des nuances culturelles et des cadres réglementaires locaux. Chez Lombard Odier, nous voulons définir des attentes réalistes en présentant de façon claire et détaillée les pratiques commerciales en vigueur ici, afin que nos clients puissent prendre des décisions éclairées et tirer pleinement parti du potentiel de la région.

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    Quelles sont, selon vous, les idées reçues les plus répandues concernant les Émirats arabes unis et les autres juridictions locales ? 

    L’une des principales idées reçues est que les Émirats arabes unis et les autres juridictions locales se concentrent principalement sur les opportunités à court terme. En réalité, la région veut désormais promouvoir une croissance viable sur le long terme. Par exemple, le programme « We the UAE 2031 » témoigne de la volonté des Émirats arabes unis de devenir un centre économique mondial.

    Selon une autre idée reçue, les conditions juridiques et réglementaires en vigueur dans le secteur bancaire des Émirats arabes unis sont souvent qualifiées d’opaques. Pourtant, le pays a réalisé d’importants progrès en matière de transparence, comme le prouvent son retrait de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) et la création du Centre financier international de Dubaï, ainsi que de l’Abu Dhabi Global Market (ADGM), dont le solide cadre réglementaire est aligné sur les normes internationales.

    Parallèlement, certains considèrent que la région est exclusivement réservée aux affaires, alors qu’elle offre un style de vie équilibré. Les Émirats arabes unis disposent de systèmes d’infrastructure, de santé et d’éducation de classe mondiale, ainsi qu’un écosystème bien établi qui accueille des personnes de différents horizons culturels.

    La planification successorale et la transmission d’entreprise restent un sujet d’actualité. Si possible, les familles doivent devenir plus proactives afin d’éviter les tensions. Comment Lombard Odier accompagne-t-il ses clients dans ce domaine et comment la Maison parvient-elle à encourager un dialogue constructif entre les membres d’une famille ? Disposez-vous d’un « ingrédient secret » pour y parvenir ? 

    Aux Émirats arabes unis, plusieurs grandes entreprises familiales créées durant les premières années d’existence du pays sont aujourd’hui devenues des superpuissances nationales et régionales. Toutefois, seulement 33% des propriétaires d’entreprises familiales aux Émirats arabes unis ont convenu d’un plan de succession officiel (1), ce qui suggère que l’ancienne génération hésite à transmettre le contrôle à la suivante. 

    Chez Lombard Odier, nous recommandons une approche échelonnée de la succession, où la nouvelle génération assume progressivement plus de responsabilités sous la supervision des dirigeants actuels. Ainsi, les compétences de leader se développent naturellement, ce qui atténue les inquiétudes, et les jeunes membres de la famille se préparent en s’exposant à tous les aspects de l’entreprise, de la prise de décisions stratégiques à la gestion opérationnelle.

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    La jeune génération s’intéresse de plus en plus à des domaines tels que la technologie, la FinTech et la durabilité, qui sont essentiels à l’avenir des entreprises confrontées à une concurrence accrue.

    Pour garantir la continuité, il convient d’impliquer au plus vite la jeune génération dans les discussions stratégiques, en l’incitant à faire part de nouvelles idées et perspectives, tout en soulignant combien il est important de respecter les valeurs fondamentales. Par ailleurs, cela donne une raison d’être à cette génération et lui montre qu’elle est véritablement incluse.

    La transmission d’entreprise peut avoir des incidences fiscales ou déclencher d’autres problèmes. Quel est le plus gros défi à relever dans ces circonstances ?

    Aujourd’hui, l’un des plus gros défis de la transmission d’entreprise consiste à aligner les intérêts et les compétences des héritiers. Si les héritiers ne veulent pas ou ne peuvent pas gérer l’entreprise familiale, cela crée souvent des problèmes, remettant en question la continuité et la succession. De plus, des conflits surviennent souvent entre les membres de la famille s’agissant des fonds propres, notamment si la structure de propriété et le processus de prise de décision manquent de clarté ou ne font l’objet d’aucun consensus. Pour résoudre ces problèmes, il convient d’instaurer une planification successorale proactive, des cadres de gouvernance clairs et une communication ouverte, afin de garantir une transition homogène, tout en préservant à la fois l’harmonie familiale et l’héritage professionnel.

    À tous ces niveaux, le rôle des femmes prend de l’ampleur, mais il reste sans doute largement inférieur à ce qu’il devrait être. S’agissant des questions de contrôle et de transmission du patrimoine et de l’entreprise, que fait la Maison pour améliorer la condition féminine et garantir que les femmes de la famille sont véritablement écoutées ?

    Une nouvelle tendance s’installe dans la région, avec un nombre croissant de femmes qui veulent garder le contrôle de leurs finances et de leurs investissements. De plus, leur pouvoir financier va en augmentant. Nous savons que la philosophie d’investissement, ainsi que les préférences des hommes et des femmes ne sont pas toujours les mêmes, particulièrement dans ce contexte. Nous veillons donc à bien écouter les préférences et objectifs de chaque client et cliente pour leur proposer des solutions sur mesure. Fondamentalement, les services que nous fournissons sont parfaitement adaptés aux besoins uniques de chaque personne.

    Pour mieux servir notre clientèle féminine, nous avons récemment lancé LO Women Invest, une publication dirigée par Nannette Hechler-Fayd’herbe (notre Chief Investment Officer pour la région EMEA), qui souligne notre engagement à autonomiser et à dialoguer avec cette clientèle de plus en plus importante. 

    Alors que la transmission du patrimoine et de l’entreprise joue un rôle plus central, nous veillons à ce que les femmes de la famille soient entendues et incluses dans ces décisions. Nous donnons la priorité à une croissance durable et ajustée au risque sur le long terme. Cette approche trouve un écho autant auprès des hommes que des femmes et garantit que celles-ci jouent un rôle clé pour façonner l’avenir de leur entreprise familiale.

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    Compte tenu de la diversité des résidents de Dubaï et de la région, des tensions culturelles peuvent survenir. Pour accompagner vos clients, la Maison doit sans doute s’entourer de collaborateurs de tous horizons, conscients des différences culturelles. Comment procédez-vous pour les recruter et les fidéliser ?

    Les Émirats arabes unis sont un véritable melting pot international où différentes cultures se côtoient. Nos bureaux rassemblent actuellement dix nationalités et comptent 40% de femmes, y compris à des postes de dirigeantes et banquières senior. A mesure que nous renforcerons notre présence dans la région, la diversité culturelle de nos bureaux ira en grandissant. Nous veillons à recruter des collaborateurs qui partagent l’ADN et les valeurs de Lombard Odier. 

    Dans quelle mesure Lombard Odier investit-il dans le développement des talents en interne ? Comment collaborez-vous avec les organisations externes (écoles de commerce, universités, centres de formation) de la région et, selon vous, quels sont les axes d’amélioration ?

    En tant que banque, nous accordons une grande importance à l’éducation continue et au développement des compétences. En conséquence, nous incitons nos collaborateurs à participer à des séances et des programmes de formation, tant internes qu’externes, par le biais de notre plateforme Lombard Odier University. Au niveau du Groupe, nous avons également lancé plusieurs programmes sur mesure qui nous permettent de promouvoir les jeunes talents, en favorisant le développement professionnel et la mobilité interne.

    Dans le Centre financier international de Dubaï et dans les pays du Conseil de coopération du Golfe, combien de personnes travaillent pour la Maison ? 

    Nos bureaux des Émirats arabes unis comptent actuellement 25 collaborateurs. Nous privilégions une stratégie de croissance durable et continuerons à renforcer notre présence dans les années à venir.

    Lombard Odier est bien connu pour son travail de soutien aux gérants de fortune externes et autres intermédiaires, par exemple grâce à sa plateforme G2. Pouvez-vous nous en dire plus sur les activités que la Maison mène actuellement dans la région ?

    Dans la région, nous restons résolument engagés à soutenir les gérants de fortune externes et autres intermédiaires, dont nous reconnaissons le rôle vital au sein de l’écosystème de la gestion de patrimoine. Notre plateforme de technologie bancaire G2 est la pierre angulaire de cet engagement, permettant aux intermédiaires d’améliorer leur efficacité et d’offrir un service d’excellence à leurs propres clients, tout en évoluant dans un environnement réglementaire de plus en plus complexe. En outre, nous employons un business developer basé aux Émirats arabes unis et dédié à notre activité consacrée aux gérants de fortune externes. 

    La Maison cherche-t-elle actuellement à acquérir des types de clients spécifiques (Indiens non résidents, expatriés britanniques, personnes européennes, asiatiques, africaines, etc.) ou à renforcer ses liens avec eux ?

    Avec 26 bureaux internationaux, nous répondons aux besoins de clients situés dans le monde entier. Aux Émirats arabes unis, nous voulons être la banque de référence pour les entrepreneurs qui exercent leur activité dans la région. Nous satisfaisons aux exigences des entreprises familiales régionales depuis plus de 60 ans (initialement depuis nos bureaux de Genève), mais cette communauté d’expatriés extrêmement diversifiée représente la plus forte croissance pour nous aux Émirats arabes unis.

    Lire aussi : Deux prix pour Lombard Odier aux WealthBriefing MENA Awards 2024

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