Comment le Brexit va-t-il influencer les relations de la Grande-Bretagne avec le reste du continent ?

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    Par John Arlidge

    Comment le Brexit va-t-il influencer les relations de la Grande-Bretagne avec le reste du continent ? 

    Le monde a changé de façon irrémédiable le 23 juin 2016, quand les Britanniques ont voté pour quitter l’Union européenne (Brexit) après plus de 40 ans. Les répercussions ne se sont pas fait attendre, avec la chute des marchés boursiers mondiaux, et une livre Sterling au plus bas depuis 31 ans. Beaucoup de ces réactions immédiates ont depuis été inversées, avec des marchés boursiers européens, dont le FTSE 100, de retour à leurs niveaux d’avant référendum. Mais, avec les années de négociations qui s'annoncent, le Brexit et ses effets n’ont pas dit leur dernier mot.

    Vous trouverez ci-après deux opinions sur ce sujet aux multiples aspects. Même si le tableau est encore en pleine réalisation, il est déjà temps de « repenser le Brexit ».

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    Le vote historique du Royaume-Uni pour quitter l’Union européenne a ouvert un débat dans toutes les parties du monde, portant le regards sur la philosophie quelque peu ébranlée d’une communauté européenne. Quel impact le Brexit a-t-il encore sur nos marchés?

    La mondialisation est positive. Du moins, elle l’était. Le vote en faveur du Brexit adopté par la Grande-Bretagne rebat les cartes de l’ordre économique libéral.

    De nombreux Britanniques se sont prononcés en faveur d’un départ de l’espace d’échanges le plus grand du monde. En cause, le système de libre circulation des personnes et de la monnaie qu’ils accusent de les avoir appauvris, ainsi que d’avoir rendu l’accès à l’école pour les enfants et à l’hôpital pour tous encore plus difficile.

    Leur action en a encouragé d’autres, notamment en Europe et aux Etats-Unis, où l’antipathie contre la mondialisation gagne du terrain sur l’ensemble de l’échiquier politique.

    A mesure que le sentiment isolationniste gagne du terrain, son impact commence à se faire ressentir sur les marchés. L’une des raisons pour lesquelles la livre Sterling a chuté de 10 % après le vote en faveur du Brexit au mois de juin 2016 est que les investisseurs pensent que la Grande-Bretagne sera moins compétitive en dehors d’une économie européenne intégrée et de la zone Euro. Au-delà de l’Europe, les chiffres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) montrent que la croissance de l’exportation parmi les pays en développement a chuté à 1,3% à peine en 2014, soit une chute vertigineuse de plus de 30 % en 2010.

    En juillet 2016, le FMI a revu à la baisse, pour la énième fois, ses prévisions pour la croissance du commerce mondial. C’est la sixième année consécutive que le commerce mondial  représente une part stable, voire en recul, de l’économie mondiale. Jusqu’alors, pendant des décennies, le commerce progressait plus vite que l’économie mondiale et était un moteur de prospérité pour les économies de marchés émergents.

    Il n’est pas surprenant que beaucoup pensent  qu’il est temps de remettre en question cet ordre économique en place depuis la deuxième moitié du siècle dernier. Martin Wolf se demande à présent si capitalisme et démocratie libérale sont même encore compatibles.

    Martin Wolf se demande à présent si capitalisme et démocratie libérale sont même encore compatibles.

    La bonne nouvelle, pour ceux qui estiment que le libre-échange mondial sera positif à long terme pour les partenaires commerciaux et pour la prospérité mondiale, est que alors que gouvernements occidentaux et leurs électeurs voudront certainement se détacher du monde interconnecté, d’autres iront de l’avant.

    gouvernements occidentaux et leurs électeurs voudront certainement se détacher du monde interconnecté, d’autres iront de l’avant

    Les chiffres de l’OMC montrent que même si la croissance des exportations parmi les pays en développement ralentit, le commerce entre ces mêmes pays progresse de façon spectaculaire. Environ 52 % des exportations des pays en développement ont été dirigées vers d’autres économies émergentes en 2014, alors que ce chiffre était de 38 % il y a vingt ans. Le commerce entre la Chine et l’Inde s’élevait à USD 1,7 milliard en 1997. En 2014, ce montant a atteint USD 72 milliards. Le commerce de l’Inde avec l’Afrique a progressé de plus de 60 % en seulement quatre ans, à près de USD 48 milliards en 2014-2015.

    Selon les chiffres de l’American Enterprise Institute, les sociétés chinoises ont injecté USD 111 milliards dans l’économie mondiale en 2015, soit plus de dix fois le montant de 2005. La totalité des investissements des compagnies indiennes à l’étranger s’élève à USD 139 milliards en 2015, un bond de 43 % en cinq ans.

    De plus, il y a des signes d’action défensive dans le camp du marché libéral. Le Ministre de l’économie français – oui, français – Emmanuel Macron a démissionné du gouvernement. A 38 ans, l’ancien banquier d’affaires devrait se présenter à la présidentielle sous la bannière libérale, pour l’intégration économique. Les sondages en France montrent également un sursaut du soutien à l’Union européenne depuis le vote du Brexit. Durant les élections législatives espagnoles, qui ont eu lieu juste après le référendum en faveur du  Brexit, le centre droit a fait une percée, tandis que les extrêmes radicaux ont perdu en puissance.


    Il y a des signes d’action défensive dans le camp du marché libéral

    Le choc du Brexit a peut-être apporté aux supporters de la mondialisation le sursaut dont ils avaient besoin. Un peu de réconfort pour les partisans du maintien dans l’UE « Bremain » ; leur défaite pourraient alors servir la cause de la mondialisation.

    Samy Chaar sur le Brexit, par Jessica Bown

    Samy Chaar, Chef économiste chez Lombard Odier, pense que les effets à court terme du vote en faveur du Brexit se sont déjà estompés, mais que l’incertitude persistante constitue un risque sérieux.

    Quel impact le référendum sur l’Union européenne (UE) a-t-il eu sur les marchés boursiers ?  
    Les marchés mondialisés se sont tous effondrés le lendemain du vote. 
    Cependant, si l’on regarde n’importe quel indice européen aujourd’hui, ils se sont tous relevés au-dessus de leurs niveaux de juin. En d’autres termes, les effets ont complètement disparus.

    Quel impact pensez-vous que cela aura sur le long terme ?
    50% des investissements étrangers au Royaume-Uni proviennent de l’Europe. Cela pourrait donc vraiment changer la donne pour l’économie britannique. Les marchés européens pourraient également être affectés si d’autres pays votaient pour une sortie de l’Union Européenne, mais cela semble peu probable à ce stade.

    Le Brexit menace-t-il Londres de perdre son statut de place financière majeure ?
    Pour faire court, oui. Sur les 400 banques de la City, plus des deux tiers sont étrangères, dont la plupart sont  présentes à Londres pour opérer en Europe. Cependant, des villes comme Paris et Francfort par exemple, ne sont pas prêtes à remplacer Londres en tant que place financière principale. Ce n’est donc pas la fin de la City telle qu’on la connaît.

    Pensez-vous que le Brexit aura des ramifications politiques ailleurs dans le monde ?
    Au niveau international, le sentiment contre l’ordre établi pousse les gens vers les extrêmes politiques. . Cependant, même s’ils expriment de l’exaspération à l’égard de l’Europe, d’autres pays européen ont des liens plus forts avec elle – et pas seulement parce qu’ils ont l’euro. Même en Italie, les adeptes d’un retour à la lire sont peu nombreux.

    A votre avis, que va-t-il se passer du côté des taux d’intérêt au Royaume-Uni ?
    A court terme, je ne pense pas qu’il y aura du changement. 
    Cependant, la livre Sterling a subi un recul important et le secteur manufacturier du Royaume-Uni est peu important. Dès lors, le coût plus élevé des importations alimentera l’inflation, créant un nouveau problème pour la Banque d’Angleterre.

    Quel effet le Brexit aura-t-il sur le marché immobilier au Royaume-Uni ?
    Les taux d’intérêt bas sont plutôt une bonne nouvelle pour les investisseurs immobiliers ; la dépréciation de la livre agit en amortisseur. Mais le marché immobilier londonien de qualité est dépendant des investissements en provenance Europe, de Russie et du Moyen-Orient. Il y a donc une certaine vulnérabilité, spécialement parce que ces propriétés sont largement surévaluées.

    Quels sont les plus grand risques auxquels seront confrontés les investisseurs lors des  négociations de sortie ?
    L’incertitude sera indéniablement le risque le plus important pour les investisseurs lors de cette phase. Le processus va prendre du temps et, côté Royaume-Uni, dépend beaucoup du modèle économique mis en place par Theresa May. Nous devrions avoir une idée plus précise de ses plans après la Déclaration d’automne du 23 novembre 2016.

    Que peuvent faire les investisseurs pour se protéger contre les risques liés au Brexit ?
    Les investisseurs devraient penser à l’échelle mondialisée et chercher des expositions dans des pays qui ne seront pas touchés par cette problématique. Les marchés émergents, par exemple. Ils sont volatiles, mais peuvent générer un rendement de 6 %. Selon nous, il est judicieux d’avoir un portefeuille équilibré qui préserve le capital et apporte un avantage.

    Quelles opportunités d’investissement pourraient naître du Brexit ?
    Il est possible par exemple que, du fait du changement de l’équilibre des pouvoirs en Europe, la zone Euro - plutôt que l’Union Européenne, qui est plus grande et moins souple - exerce un pouvoir international encore plus fort.

     

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