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Les exportations suisses résilientes face aux taxes américaines
Samy Chaar
Chef économiste et CIO Suisse
points clés.
La Suisse est l’économie européenne la plus dépendante d’exportations vers les États-Unis. Pour autant, les entreprises suisses pourraient contrer de potentiels nouveaux droits de douane américains en renforçant leurs investissements
L’inflation recule rapidement en Suisse, mettant la Banque nationale suisse sous pression pour réduire encore ses taux. Nous anticipons une dernière baisse en mars, avec des taux qui demeureront en territoire positif
Le franc suisse devrait rester stable par rapport au dollar américain et se raffermir par rapport à l’euro
Le bas niveau des taux d’intérêt helvétiques exige une gestion active des portefeuilles ; l’immobilier coté en bourse peut générer du rendement supplémentaire. C’est pourquoi nous avons ajouté l’immobilier suisse à notre allocation d’actifs stratégique pour les investisseurs basés en Suisse.
Dans quelle mesure l’économie helvétique, axée sur l’exportation, est-elle vulnérable à l’évolution de la politique commerciale américaine ? La Suisse a réagi à la baisse de la demande chinoise et européenne en exportant davantage vers les États-Unis. La menace de nouveaux tarifs douaniers américains pourrait dès lors impacter des secteurs clés tels que les produits pharmaceutiques, les machines et l’horlogerie. Nous examinons la résilience de l’économie suisse mondialisée et les opportunités d’investissement dans un contexte de taux d’intérêt bas.
La vigueur de l’économie américaine a permis d’amortir le ralentissement de la croissance dans les pays voisins de la Suisse. Depuis 2020, les États-Unis sont devenus le premier marché pour les exportations suisses en termes de valeur, dépassant une Allemagne en stagnation. En termes de produit intérieur brut (PIB), la Suisse est aussi l’économie européenne la plus dépendante d’exportations vers les États-Unis. Au cours des quatre trimestres allant de juillet 2023 à juin 2024, le pays y a exporté en moyenne l’équivalent de 6,7% de son PIB.
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Mais avec la matérialisation, sous forme de droits de douane sur les importations, de la devise « l’Amérique d’abord » de l’administration Trump, cette dépendance accrue à l’égard de l’économie américaine pourrait s’avérer une arme à double tranchant.
La Suisse possède une certaine marge de manœuvre pour accéder à un compromis. Les accords commerciaux signés avec les États-Unis permettent aux entreprises suisses axées sur l’exportation de s’impliquer plus largement dans des accords visant à obtenir des droits de douane plus bas en échange d’investissements directs à l’étranger (IDE). La Suisse est d’ores et déjà le septième investisseur étranger aux États-Unis, où elle soutient directement un demi-million d’emplois, a rapporté le Département fédéral des affaires étrangères en août 2024. L’administration Trump tente d’encourager les entreprises étrangères à mettre en place des sites de production aux États-Unis afin de se soustraire aux taxes douanières. De nombreuses entreprises suisses ont déjà augmenté leur production sur sol américain. D’autres ont interrompu ou stoppé leurs livraisons de la Chine vers les États-Unis, car les droits de douane imposés durant le premier mandat du président Trump, et maintenus pendant l’administration Biden, ont supprimé tout avantage en termes de coûts.
D’autres motifs d’optimisme existent. L’approche en apparence « transactionnelle » du président Trump à l’égard des droits de douane pourrait limiter leur impact final, en particulier sur les produits finis, où les changements de prix seraient perceptibles pour le consommateur américain. En outre, les exportations suisses vers les États-Unis concernent généralement des biens à forte valeur ajoutée, moins sensibles aux prix, tels que les produits pharmaceutiques, les machines de précision ou les produits de luxe. Des taxes modérées ne devraient donc pas fortement perturber la demande américaine pour ces exportations.
Nous nous attendons à ce que l’expansion économique de la Suisse se poursuive
Partant, nous nous attendons à ce que l’expansion économique de la Suisse se poursuive, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) réel légèrement supérieure à 1% en 2025. Les évolutions intérieures semblent globalement positives. Les investissements se poursuivent, tandis que la consommation bénéficie du recul de l’inflation des loyers consécutif à la baisse des taux hypothécaires et de l’augmentation des revenus réels, eux-mêmes soutenus par un marché de l’emploi toujours tendu. Enfin, les récentes avancées dans les négociations avec l’Union européenne ouvrent la voie à une relation économique plus stable entre la Suisse et son principal partenaire commercial pour les années à venir.
Taux négatifs ?
La reprise post-Covid a permis à l’économie américaine de sortir du cycle de croissance lente, de faible inflation et de taux bas en place depuis la crise financière de 2008. Du côté suisse, la brève échappée suite à la pandémie pourrait-elle céder le pas à une nouvelle phase d’inertie ?
Grâce à la baisse des prix de l’énergie et à la fermeté du franc suisse, qui a réduit le coût des biens importés, l’inflation helvétique reflue beaucoup plus vite que les marchés ne l’avaient prévu. L’inflation des prix à la consommation est passée de 0,6% en décembre 2024 à 0,4% le mois dernier (comparativement à l’objectif d’inflation de 0 à 2% fixé par la Banque nationale). En décembre de l’année dernière, la BNS a réduit son taux directeur de 50 points de base, le ramenant à 0,5%, afin de suivre la cadence de la Banque centrale européenne, laquelle se réunit plus fréquemment.
La prochaine phase de la politique monétaire pourrait-elle consister en un retour des taux négatifs ? Nous ne le pensons pas
L’inflation devrait rester faible en Suisse, avec une moyenne que nous estimons à 0,7% environ pour 2025. La BNS pourrait se voir contrainte d’abaisser son taux directeur à un niveau proche de zéro, notamment lors de sa prochaine réunion de fixation des taux en mars. La banque centrale dispose d’une certaine marge de manœuvre pour intervenir davantage sur le marché des changes, même si cela semble peu probable avant mi-2025. Une fois cette porte réouverte, cependant, la prochaine phase de la politique monétaire pourrait-elle consister en un retour des taux négatifs ?
Nous ne le pensons pas, du moins pas pour l’instant. La BNS ne semble pas s’alarmer de la force du franc et voudra probablement épuiser ses autres outils de politique monétaire avant de recourir aux taux d’intérêt négatifs. Lorsque les taux seront encore plus proches de zéro, elle pourra accroître son bilan pour ralentir l’appréciation du franc suisse et limiter la déflation importée. Dans la mesure où la BCE devrait conclure son cycle d’assouplissement à un niveau de taux européens dépassant 1%, la situation nous semble très différente du contexte économique post-2008 qui avait contraint la BNS à ancrer ses taux en territoire négatif.
Neutralité du franc suisse
À horizon d’un an, nous voyons l’USD/CHF se maintenir dans une fourchette de 0,88 à 0,92. En revanche, et sur la même période, le franc suisse devrait se renforcer par rapport à l’euro pour atteindre 0,86 (contre 0,95 aujourd’hui). Les raisons en sont structurelles : l’important excédent commercial de la Suisse vis-à-vis de la zone euro signifie que les exportateurs suisses achètent plus de francs, créant ainsi une pression naturelle à l’appréciation.
Historiquement, les interventions de la BNS sur le marché des changes ont freiné le renforcement du franc suisse par rapport à la monnaie commune européenne. Le recul du taux de change réel du franc, sous l’effet de l’appréciation du dollar américain, rend toutefois de telles interventions moins urgentes. Si les États-Unis venaient à imposer des droits de douane sur les exportations suisses, le dollar pourrait se raffermir encore par rapport au franc suisse – un mouvement qui serait cependant de courte durée.
Le taux directeur « neutre » de la Suisse, qui ne stimule ni ne freine l’économie, est de 0,5% selon nos estimations, bien en deçà des autres marchés
Accroître le rendement des portefeuilles libellés en francs suisses
La Suisse continuera à faire figure d’exception sur le plan économique, avec des taux d’intérêt structurellement plus bas que ceux des autres marchés développés. Son taux directeur « neutre », qui ne stimule ni ne freine l’économie, est de 0,5% selon nos estimations, bien en deçà des autres marchés. Pour les investisseurs suisses, générer des rendements par le biais d’obligations souveraines ou d’obligations d’entreprises suisses, représente ainsi un véritable défi.
En outre, le faible niveau d’inflation, conjugué à une croissance lente mais robuste et à un environnement fiscal relativement solide, fait de la Suisse un havre naturel pour les investissements financiers, ce qui maintient la pression sur les rendements.
Contrairement aux anticipations du marché, les obligations libellées en francs suisses ont surperformé en 2024. Pourront-elles continuer à afficher de tel rendements dans l’éventualité d’une nouvelle baisse du taux directeur ? Si le taux final de la BNS devait atteindre zéro, les obligations de la Confédération pourraient offrir un rendement total proche de 1,3%. Leurs homologues européennes devraient pour leur part surperformer, dans la mesure où nous tablons sur un taux final de la BCE de 1,25% d’ici fin 2025.
Du côté du crédit, nous pensons aussi que les obligations libellées en euros surperformeront leurs équivalentes en francs suisses. Nous privilégions par ailleurs les obligations européennes couvertes en francs suisses, étant donné le coût élevé des couvertures d’obligations libellées en dollars américains et donc de leur impact sur la performance en francs suisses.
Une exposition à l’immobilier suisse peut constituer une source alternative de revenus au fil du temps
Dans l’actuel environnement de taux helvétiques, une exposition à l’immobilier suisse peut constituer une source alternative de revenus au fil du temps. Du point de vue de l’investisseur, le secteur est soutenu par de faibles taux de vacance, une forte demande et des valeurs locatives en hausse, renforcée par les fondamentaux. L’écart de rendement et les valorisations actuelles de l’immobilier indiquent que le rendement excédentaire attendu des investissements immobiliers dépasse de plus de 2,5% celui des obligations suisses de qualité.
En janvier, la bourse suisse a enregistré d’excellentes performances. Nous maintenons l’exposition aux actions suisses à ses niveaux stratégiques dans nos portefeuilles multi-actifs. Les valorisations sont actuellement neutres, en ligne avec leurs moyennes de long terme, et le marché se concentre sur une poignée de secteurs tels que les biens de consommation courante ou la santé, dont les tendances fondamentales s’améliorent.
De manière générale, faire face à la volatilité des marchés dans la durée exige un degré élevé de diversification des investissements régionaux.
CIO Office Viewpoint
Les exportations suisses résilientes face aux taxes américaines
Le présent document de marketing a été préparé par Banque Lombard Odier & Cie SA (ci-après « Lombard Odier »).
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