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Building Bridges : un événement plein de promesses en matière de finance durable et pour les Objectifs de Développement Durable.
Article publié dans Le Temps, le 10 janvier 2022
Passer de la parole aux actes. Tel était le principal objectif de la 2e édition de Building Bridges qui a réuni à Genève pendant 4 jours, en décembre 2021, 1450 participants de 35 pays et près de 9000 personnes connectées pour participer ou suivre de nombreux débats au gré des 77 évènements qui ont marqué le programme et le Sommet inaugural.
Sans complaisance, on peut dire que Building Bridges a rempli son objectif. Pari réussi en effet sur de nombreux points, tant cette semaine consacrée à la finance durable aura donné lieu à des échanges de haute valeur ajoutée, à de nombreux partages d’expériences et de connaissances, ainsi qu’à une véritable émulation collective afin d’élaborer des solutions concrètes pour que la finance durable ait un véritable impact mesurable sur l’économie réelle et puisse accélérer la transition vers un modèle économique mondial aligné sur les impératifs des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.
Union sacrée pour agir sur l’économie réelle
Au-delà de ce constat objectif et encourageant, six enseignements majeurs sont à retenir :
1. Tout le monde s’est senti concerné : tant la Genève internationale que la place financière suisse et genevoise se sont mobilisées! Tirant parti de l’écosystème unique de la Suisse, Building Bridges a réussi à faire converger et à relier le monde de la finance aux organisations internationales, aux universités, à la société civile, aux secteurs public et privé et aux ONG. Cette semaine a démontré que la communauté Building Bridges existe réellement, qu’elle est capable de se mobiliser solidairement dans l’intérêt du bien commun et qu’elle est proactive.
2. Les parties prenantes de la transition vers une durabilité responsable sont de plus en plus conscientes de l'urgence de la situation et prennent des engagements concrets et impactants, bien au-delà des bonnes intentions.
3. La volonté croissante d'échanger les meilleures pratiques et de converger vers des mesures et des référentiels communs s’est imposée. Il s’agit d’un facteur de succès incontournable pour atteindre des objectifs mesurables et réellement utiles dans les faits.
4. Un élan très positif et très fort a émergé au sein de la communauté financière pour engager des moyens efficaces et crédibles afin de privilégier prioritairement l’allocation de capitaux aux entreprises qui déploient des stratégies d'alignement mesurables et transparentes, ainsi qu'aux fournisseurs de nouvelles solutions hautement compatibles avec des exigences de durabilité.
5. Les secteurs public et privé ont démontré leur volonté et leur capacité à converger rapidement vers la nécessité d'assumer leurs responsabilités respectives de manière équilibrée plutôt qu'univoque avec des conditions-cadres en phase avec cette exigence.
6. Les 77 événements organisés durant la Building Bridges week ont couvert un large éventail des ODD et ont souvent pris des tournures très concrètes. Ainsi il a été question de sujets tels que la santé, la biodiversité, l’économie circulaire, les droits humains, les inégalités, le travail décent, l’eau et les océans, l’alimentation, l’agriculture ou encore du genre, de l’action humanitaire et de la paix.
Parmi les déclarations marquantes, celle du Conseiller fédéral Ueli Maurer qui a fait part, en ouverture du sommet, de l’intention du Conseil fédéral d’introduire en Suisse dans le courant de l’année 2022 « un indice de notation climatique » pour mesurer l’adhésion des sociétés financières aux objectifs de l’Accord de Paris. Cette initiative ouvre la voie à une collaboration plus étroite entre le gouvernement et le secteur financier.
Le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) a quant à lui annoncé le lancement du « SDG Impact Finance Initiative », une initiative dotée de 19.5 millions et qui vise à mobiliser 100 millions d’ici 2030, puis jusqu’à 1 milliard de capitaux privés afin d’obtenir des résultats mesurables dans les pays en voie de développement.
De son côté, Swiss Sustainable Finance (SSF) a publié une feuille de route ambitieuse et claire pour une place financière suisse qui s'implique de manière crédible sur le thème de la finance durable. Y figurent notamment des recommandations pratiques et des mesures concrètes pour que d’ici 2030, tous les flux financiers et les activités du secteur soient alignés avec l’Accord de Paris et pour que la place financière suisse puisse atteindre le zéro émission nette d’ici 2050.
Enfin, l’Association suisse des banquiers a présenté une nouvelle étude menée conjointement avec le Boston Consulting Group, selon laquelle les marchés suisses du crédit et des capitaux devraient pouvoir lever les CHF 400 milliards dont l’économie suisse a besoin pour atteindre le « net zero ».
Agir de manière responsable avec des solutions à portée de main
Ces annonces démontrent la prise de conscience du secteur financier : il fait, plus que jamais, partie de la solution en encourageant les industries à s’engager dans la bonne direction, mais également en accompagnant activement les investisseurs dans cette démarche responsable. C’est un constat réjouissant et la raison pour laquelle j’ai lancé, à l’ouverture du sommet, un appel en quatre points afin de poursuivre notre mobilisation. Il est utile de les rappeler ci-dessous :
1. Que le secteur financier suisse s'engage à atteindre le zéro net (horizon 2050) comme l'a demandé SSF. Que les institutions financières, d'abord en Suisse et, espérons-le, partout dans le monde, publient des objectifs intermédiaires clairs et transparents avant la COP27.
2. En termes d'ambition spécifique, le secteur financier suisse doit utiliser systématiquement les mesures d'élévation de température implicite (ITR) d'ici la fin 2022 afin d'évaluer l'alignement des portefeuilles des clients avec le net zéro et d’agir en conséquence.
3. Le secteur financier suisse doit éliminer progressivement le financement lié à l’exploitation du charbon d'ici fin 2022. Plus précisément, il s’agit de mettre fin au financement de nouvelles centrales au charbon tout en travaillant avec les clients pour qu'ils abandonnent dans leur portefeuille leur exposition au charbon selon des calendriers convenus scientifiquement (comme celui de l'AIE).
4. Enfin, le secteur financier suisse doit signer en 2022 l'engagement d’éliminer les risques et les activités de déforestation de leurs portefeuilles d'ici 2025 ou avant. L’objectif étant de stopper et d’inverser la disparition des forêts et la dégradation des terres d'ici 2030.
Ces engagements sont essentiels si l’on considère que le secteur financier présent à Building Bridges représentait environ 4200 milliards de francs suisses d'actifs clients. Pour les investissements durables, l’industrie suisse continue à jouer un rôle de premier plan dans le monde. Mais le secteur financier ne pourra pas tout faire tout seul. C’est tout le sens de la démarche fédératrice, nationale et internationale, et assumée de Building Bridges.
En conclusion, cette édition aura été un formidable encouragement dans les faits à poursuivre l'effort entrepris afin de consolider dès demain notre base institutionnelle en nous appuyant sur ces acquis pour que l’édition 2022 de Building Bridges franchisse un cap durable supplémentaire et entraîne avec lui une communauté encore plus large. La dynamique est lancée. Dans les mots et dans les actes. Nous sommes un mouvement ! Nous sommes en mouvement !
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