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Aller au-delà de l'ESG - l'investissement durable expliqué
Jusqu’à récemment, l’investissement ESG (environnemental, social et de gouvernance) ne représentait qu’un petit pourcentage des milliers de milliards gérés dans des fonds à travers le monde. Cette tendance a cependant beaucoup évolué et, aujourd’hui, des centaines de milliards sont versés dans différents fonds d’investissement soutenable. Rien qu’au cours des onze premiers mois de l’année 2021, selon une source, ces investissements s’élèveraient à environ USD 649 milliards, largement plus que les USD 542 milliards pour toute l’année 20201. Mais une stratégie basée sur l’ESG est-elle suffisante ?
Chez Lombard Odier, nous pensons que la plupart des approches ESG traditionnelles ne vont pas assez loin, comme elles ont tendance à se concentrer sur des données historiques et statiques. Pour sélectionner les compagnies qui évoluent réellement vers un modèle économique soutenable, les gestionnaires d'actifs doivent également tenir compte des mesures tournées vers l'avenir qui permettent d'évaluer le rythme de la transition d'une entreprise.
Découvrez pourquoi nous pensons que les investisseurs doivent regarder au-delà de l'ESG et plus sur notre approche d'investissement :
Qu’est-ce que l’investissement ESG et en quoi est-il différent de l’investissement traditionnel ?
La compréhension de l’impact significatif des entreprises sur l’environnement est un pilier de l’ESG. Cet impact peut être lié à leurs pratiques commerciales, aux produits et aux services qu’elles proposent et/ou à leur chaîne d’approvisionnement.
Quand une entreprise a un impact négatif, les valeurs des investisseurs peuvent être mises à mal. Cette exposition peut alors fortement nuire à la performance financière de cette société. Les entreprises qui ne parviennent pas à atténuer l’impact négatif de leurs activités peuvent tomber sous le coup de la réglementation, des changements dans les préférences des consommateurs, des évolutions technologiques et d’une augmentation du coût du capital. A l’inverse, les entreprises qui reconnaissent leur exposition à des préoccupations en matière d’ESG et qui sont en mesure de les gérer pourraient bien être en meilleure position pour saisir de nouvelles opportunités.
Le défi est de savoir comment évaluer la gestion de ces questions par les entreprises. Aujourd'hui, trop souvent, les investisseurs se concentrent uniquement sur l'ampleur de l'impact d'une entreprise aujourd'hui, plutôt que sur ce qu'elle fait pour y remédier. Si nous ne regardons que les émissions actuelles, l'utilisation de l'eau, de l'énergie ou des terres d'une entreprise ou d'un secteur, de nombreux secteurs - y compris la plupart des industries, des matériaux et de l'alimentation - peuvent sembler non durables. Or, nous devons reconnaître que si ces secteurs ont aujourd'hui une empreinte environnementale importante, ils resteront probablement essentiels à l'avenir. Ce qui importe, à notre avis, c'est d'identifier les entreprises de ces secteurs qui sont en train de passer à des modèles d'entreprise plus durables et à plus faible empreinte, et qui le font assez rapidement. C'est ainsi que nous concevons la soutenabilité chez Lombard Odier.
Mais ce segment d’investissement n’est-il pas plus réduit ? Et n’offre-t-il pas des rendements inférieurs ?
Pour nous, la soutenabilité est une conviction d’investissement. Nous considérons que le modèle économique actuel et nombre d’entreprises qui le composent sont fondamentalement non soutenables et ne sont pas adaptés pour affronter l’avenir. Notre économie est gaspilleuse, inefficace, inéquitable et sale et a d’énormes retombées négatives sur notre environnement.
Le coût de tous ces problèmes est assumé par la société et affecte la performance des entreprises. La situation commence toutefois à changer et la transition vers une économie CLIC™ (« Circular, Lean, Inclusive and Clean » : circulaire, efficiente, inclusive et propre) est en marche. Les entreprises qui présentent des modèles d’affaires soutenables seront donc les gagnantes de demain.
La compréhension de la soutenabilité fait partie de notre devoir fiduciaire vis-à-vis de nos clients et constitue un point essentiel pour le profil de risque/rendement de leurs portefeuilles. Les investisseurs soutenables seront mieux préparés à la transition vers une économie neutre en carbone et respectueuse de la nature.
Cette approche ne nuit pas nécessairement aux rendements. Les entreprises qui ne parviennent pas à effectuer la transition seront défavorablement exposées aux changements de réglementation, de marché et de comportement des consommateurs, les leaders de la transition prenant leur place. Nous mesurons et déclarons nos résultats tous les ans, avec l’objectif affirmé d’améliorer notre impact année après année.
Tout le monde n’est pas sur la même longueur d’onde lorsque l’on parle d’investissement soutenable. Est-ce qu’un changement s’annonce ?
L’investissement ESG existe depuis des décennies et se développe depuis 50 ans. En 1971, seulement 1% des actionnaires de General Motors avaient soutenu une résolution sur un retrait d’Afrique du Sud en raison des politiques racistes. Aujourd’hui, les sommes destinées aux fonds ESG se comptent en centaines de milliards chaque année après une décennie de croissance solide. Les temps changent mais l'investissement dans une perspective plus globale, comme nous le faisons chez Lombard Odier, est encore loin d'être une pratique courante.
L’investissement dépend des objectifs de l’investisseur. Certains peuvent choisir d’exclure certains types d’investissements en fonction de leurs valeurs. D’autres peuvent intégrer des facteurs de soutenabilité pour réduire le risque au sein de leurs portefeuilles. Un tiers d’entre eux peut chercher des investissements spécifiques destinés à générer un impact positif sur la société. Ou bien ils peuvent considérer la soutenabilité comme un potentiel moteur de surperformance dans les stratégies à forte conviction. Ces différents objectifs requièrent différents types de cadre et d’analyse, que nous nous efforçons d’aider nos clients à mettre en place.
Les autorités de réglementation cherchent elles aussi à participer à cette évolution. Ainsi, une législation européenne vise à créer une taxonomie pour définir quelles activités peuvent être considérées comme « vertes », même si cet exercice n’est pas évident. Le secteur financier met également au point des méthodes pour comparer la position de chaque entreprise par rapport à ses homologues, ce qui permettra aux épargnants d’investir dans les mieux positionnées face à leurs concurrents.
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Comment être sûr qu’il ne s’agit pas seulement d’une mode passagère ?
On est très loin d’un effet de mode. Les mesures prises par les gouvernements dans le domaine de la transition climatique en sont la preuve. Plus de 90% des économies de la planète se sont vu fixer des objectifs pour atteindre la neutralité carbone au cours des prochaines décennies. Il s’agit d’une transition d’une ampleur comparable à la révolution industrielle, mais qui se déroule au rythme de la révolution numérique. Pour atteindre le « net zero », chacun des secteurs de notre économie doit se décarboniser à un rythme rapide.
Parallèlement, le prix des technologies vertes baisse. Dès lors, même en l’absence de réglementation gouvernementale, il est fondamental pour les investisseurs de comprendre l’exposition aux actifs existants et l’évolution qui a lieu sur les marchés. La Révolution de la Soutenabilité n’est pas une mode qui disparaîtra après quelques années. C’est le nouvel ordre des choses, et toutes les composantes de la société doivent impérativement y prendre part.
Comment Lombard Odier sélectionne-t-elle les entreprises pour leurs portefeuilles ?
Nous cherchons à évaluer les entreprises en fonction de leur mode de fonctionnement, de leur activité et de leur implantation. Nous avons développé plusieurs compétences propriétaires pour nous aider dans ce travail d’évaluation. Les données ESG traditionnelles axées sur les types de pratiques commerciales mises en place par les entreprises en font partie, mais nous allons beaucoup plus loin. Nous avons conçu des systèmes qui sont mieux adaptés pour analyser les capacités futures d’une entreprise. Leur objectif est de comprendre non seulement la situation présente d’une entreprise, mais aussi son avenir et l’impact qu’aura sa trajectoire sur sa performance financière.
L’analyse de l’alignement sur la transition climatique en est un bon exemple. Les approches ESG traditionnelles se penchent plutôt sur l’empreinte carbone d’une entreprise, mais ne nous indiquent seulement si ses émissions sont élevées ou faibles sans nous révéler comment elle les gère ou comment elle applique les objectifs à atteindre dans son secteur.
Pour évaluer cela, des mesures plus prospectives sont nécessaires. La hausse implicite de la température (ou ITR), par exemple, utilise le rythme de décarbonisation qu’un secteur donné peut et doit atteindre. Elle compare ensuite cette donnée aux émissions projetées d’une entreprise pour évaluer son alignement sur les critères de l’Accord de Paris et une économie à bilan carbone neutre.
Ce sont ces évaluations qui nous permettent de distinguer les bons et les mauvaises élèves en matière de décarbonisation et d’allouer les capitaux de manière plus efficace.
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Sur la base de quels critères excluez-vous les entreprises ?
Il existe plusieurs segments dans lesquels nous n’investissons pas, par exemple les entreprises fortement exposées aux centrales à charbon ou à l’extraction du charbon thermique. Nous évitons également le tabac et les dérivés sur l’alimentation, en raison de nos craintes pour la stabilité des prix alimentaires. Les clients peuvent nous présenter des thèmes qui leur tiennent à cœur, et nous travaillons avec eux pour atteindre leurs objectifs. Dans de nombreux autres secteurs – comme l’acier, le ciment et la chimie – nous ne pensons pas que l’exclusion de ces entreprises de nos portefeuilles soit la bonne solution. Elles affichent peut-être des empreintes environnementales fortes aujourd’hui, mais elles continuent à apporter une contribution essentielle à l’économie. Et ce sont ces secteurs qui ont les besoins de financement les plus urgents pour accélérer leur transition. C’est également dans ces secteurs que les entreprises à l’avant-garde, par exemple en matière de décarbonisation crédible, peuvent obtenir les avantages commerciaux les plus clairs.
Finalement, quels sont les avantages pour les investisseurs à aller au-delà de l’ESG ?
Une grande partie des scores ESG traditionnels sont tournés vers le passé et n'évaluent que l'exposition actuelle ou passée d'une entreprise, ce qui ne donne qu'un aperçu limité de la direction future d'une entreprise. Une analyse rétrospective de ce type ne nous prépare guère à l'avenir, en particulier lorsque cet avenir est incertain et susceptible d'être très différent de l'économie actuelle. À mesure que le monde change et transitionne vers une économie plus verte et plus propre, nous devons reconsidérer l'affectation de notre capital - et les approches nécessaires pour nous aider dans ces décisions.
1 https://www.reuters.com/markets/us/how-2021-became-year-esg-investing-2021-12-23/
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