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Deux enjeux, de multiples solutions pour les investisseurs – à la croisée des chemins entre la protection de la biodiversité et la décarbonisation
Alors que le monde entier prend conscience du double enjeu que représentent le changement climatique et la perte de biodiversité, de nouvelles approches permettant de répondre aux deux en même temps voient le jour.
L’humanité est aujourd’hui confrontée à la double crise du changement climatique et de la perte de biodiversité. Avec le réchauffement climatique, des millions de personnes sont exposées à des canicules extrêmes et l’élévation du niveau de la mer pourrait affecter jusqu’à un milliard d’habitants de la planète. La hausse des températures menace également l’environnement naturel, qui souffre déjà de la perte d’habitat et de la surexploitation. Environ un million d’espèces animales et végétales sont actuellement menacées d’extinction, plus que jamais dans toute l’histoire de l’humanité.
Les efforts fournis pour résoudre ces problèmes sont pour l’instant décorrélés : d’un côté, de nouvelles sources d’énergie propre ou, de l’autre, une plus grande protection des derniers espaces sauvages. Mais une nouvelle approche émerge, qui appelle à des investissements afin de répondre aux deux enjeux en même temps.
Parfois appelées « solutions naturelles » ou « solutions climatiques naturelles », ces stratégies visent à résoudre à la fois la crise climatique et celle de la biodiversité, en évaluant les incidences que les politiques mises en œuvre dans un domaine sont susceptibles d’avoir dans l’autre. Dans l’idéal, lorsque des actions spécifiques sont suggérées pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour protéger les écosystèmes naturels, les résultats sont positifs aux deux niveaux. Ces solutions, qui consistent à protéger, restaurer et gérer les écosystèmes de façon soutenable afin de répondre aux défis sociétaux et promouvoir le bien-être humain, sont gagnantes pour tout le monde. De plus, les projets réalisés sur le terrain sont l’occasion idéale d’impliquer les communautés locales et indigènes.
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Une planète, deux objectifs
Pour Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement, « Conserver la nature et s’adapter au changement climatique sont deux facettes d’une même réalité. L’adaptation fondée sur les écosystèmes est une stratégie puissante qui tient compte de l’interconnexion entre la nature et les objectifs climatiques ».
Cette approche pourrait être très efficace. Les scientifiques estiment que l’investissement dans les solutions naturelles pourrait couvrir 37% des mesures rentables qui permettront de réduire les émissions de CO2 comme cela est requis d’ici 2030 pour maintenir le réchauffement en deçà de 2 °C. Il s’agit, entre autres, de renforcer le piégeage du carbone et de réduire les émissions de carbone et autres gaz à effet de serre grâce à la conservation, à la restauration et à l’amélioration des pratiques de gestion de différents biomes (forêts, zones humides et surfaces vertes).
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Prenons, par exemple, les forêts qui renferment de vastes quantités de carbone. Il y a plus de carbone dans les écosystèmes forestiers (au sein de la biomasse vivante et morte des arbres et des sols) que dans toutes les réserves connues de pétrole et de charbon. Pour atténuer le changement climatique, il est donc nécessaire non seulement de réduire les émissions de carbone dues aux combustibles fossiles mais aussi de prévenir les émissions dues à la dégradation des forêts et à la déforestation.
Les forêts accueillent 80% de la biodiversité terrestre de la planète et offrent de nombreux avantages, notamment leur air pur et leur eau propre, ainsi qu’une protection contre l’érosion et les glissements de terrain. En plus de protéger les stocks de carbone existants, les forêts nous aident à réguler le climat en éliminant le carbone de l’atmosphère. Ainsi, investir dans la protection des forêts permet de répondre à la fois au changement climatique et à la perte de biodiversité – il s’agit d’une solution véritablement naturelle.
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Sur nos terres, pourquoi avons-nous besoin de l’agriculture régénératrice ?
Il existe des milliers d’initiatives, de petite ou de grande envergure, dans d’autres domaines. L’un des secteurs les plus ciblés pour le changement est celui de la production alimentaire, qui représente plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre, est largement responsable de l’érosion des sols et de la disparition de certaines espèces, et consomme plus d’eau que tout autre secteur. Le groupe Unilever a introduit des « principes d’agriculture régénératrice » visant à nourrir les sols et à renforcer la biodiversité agricole, ainsi qu’à piéger le carbone afin de restaurer et de régénérer les terres.
L’une des priorités de cette approche est de protéger et de restaurer les sols, qui contiennent environ deux fois plus de carbone que l’atmosphère. Les sols sont lents à se renouveler : un centimètre carré de terre fraîche et saine peut prendre 100 à 400 ans. La gestion active des sols – mise en avant par l’initiative « 4 pour 1000 » visant à augmenter la teneur en carbone des sols au niveau mondial, lancée lors de la COP21 en 2015 – peut décupler la productivité, renforcer la sécurité alimentaire et réduire les niveaux de CO2 dans l’atmosphère. Les méthodes agricoles axées sur la santé des sols consistent, entre autres, à laisser les racines vivantes en terre, à appliquer des pratiques de travail du sol qui minimisent les perturbations à la surface et à prévenir l’érosion en plantant des cultures de couverture. « Nous devons travailler en harmonie avec la nature et les écosystèmes et non pas contre eux », affirme Hanneke Faber, président de la division Aliments et boissons d’Unilever.
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Pour les scientifiques, le reverdissement de la planète, par le biais de la conservation, de la restauration et de l’amélioration de la gestion des terres, est essentiel à la transition à la fois vers une économie mondiale neutre en carbone et vers un climat stable. Christiana Figueres, ancienne secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le dit clairement : « Le plus gros du travail requis pour stabiliser la planète et la civilisation humaine peut être fait par la nature, en parallèle avec une décarbonisation radicale. Jamais les politiques et le secteur privé n’avaient été aussi déterminés à investir dans les solutions naturelles ».
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