rethink sustainability
Réparer pour durer – le fabricant français SEB montre la voie
Interview publiée sur https://lombardodier.lesechos.fr/ le 15 décembre 2020
« Nos clients doivent garder nos produits longtemps en les réparant » – telle est l’ambition de SEB, leader mondial de l’électroménager. La durabilité et la réparabilité sont en effet primordiales pour le groupe, qui veut voir ses appareils transmis de génération en génération. Une hérésie alors que tout est conçu et fabriqué à bas coût aujourd’hui ? Eh bien non.
SEB a bien changé depuis ses débuts dans la ferblanterie en 1857. Le groupe a généré 7 354 millions d’euros de chiffre d’affaires dans l’équipement ménager en 2019, grâce à ses célèbres marques Seb, Calor, Rowenta, Krups, Moulinex ou encore Tefal. Ardent défenseur de la soutenabilité dès ses débuts, il tente aujourd’hui de réduire l’impact environnemental de ses produits tout au long de leur cycle de vie. Quatre objectifs ont été officialisés entre 2013 et 2020 : réduire de 20% la consommation d’électricité des produits, réduire de 20% la consommation d’énergie des sites de production, réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre dans les transports et utiliser 20% de matériaux recyclés dans les nouveaux produits.
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La durabilité et la réparabilité des produits sont au cœur de la démarche du groupe. Un enjeu de taille s’il en est, sachant que 12 produits SEB sont vendus toutes les secondes dans le monde. Vers la fin des années 2000, le groupe s’est engagé dans la conception écologique afin que ses produits puissent être facilement réparés.
Éco-concevoir pour mieux réparer
La réparabilité d’un produit dépend tout d’abord de sa conception. « Tout compte », explique Joël Tronchon, Directeur du développement durable chez SEB. « Par exemple, si, pour fabriquer nos produits, nous collions leurs différentes pièces les unes aux autres, leur réparation serait difficile, voire impossible. Mais au contraire, nous utilisons un plus grand nombre de modules vissés. Certes, notre coût de production est plus élevé, mais il est beaucoup plus facile et rentable d’identifier une pièce défectueuse et de la remplacer. » Le groupe est devenu expert en la matière. Grâce à des matériaux verts de qualité, les produits sont plus performants et plus faciles à réparer. Joël Tronchon pense que cette stratégie commerciale est sensée sur le long terme : « Notre image de marque a beaucoup profité de nos engagements concrets, comme le label Réparabilité 10 ans. Lorsqu’un client est satisfait d’un produit SEB, il nous fait encore plus confiance, et cela n’a pas de prix. »
Depuis 2012, grâce au label Réparabilité 10 ans, 94% des produits du groupe sont réparables « pendant au moins 10 ans ». Pour cela, il faut assurer la disponibilité permanente des pièces détachées, ce qui, pour près de 40 000 articles, représente 5,7 millions de pièces stockées dans toute l’Europe. Cela concerne également les produits anciens, par exemple lorsqu’il faut retrouver les pièces d’appareils qui ne sont plus fabriqués. Nous en sommes fiers ! Et nous pouvons même recréer certaines pièces grâce à des imprimantes 3D ».
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Une réparation rentable, pour tous
Fabriquer des produits réparables, c’est bien. Faire en sorte que la réparation soit rentable pour les clients et l’ensemble du secteur, c’est encore mieux. « Bien souvent, les clients rechignent car la réparation est longue et coûteuse », déplore Joël Tronchon. Pour remédier à cela, le groupe a instauré un « forfait réparation » très intéressant pour le petit électroménager acheté il y a moins de dix ans et dont la garantie a expiré. Son prix dépend de la gamme de produits. Ainsi, SEB s’engage à ce que le coût que de la réparation d’un grille-pain, d’une cafetière ou d’un aspirateur ne représente pas plus de 20% à 40% du même produit neuf. « A moins de la moitié du prix du neuf, le client est disposé à faire réparer. Il faut donc que le prix soit juste ». Le client paiera 18,99 € pour un grille-pain ou 44,99 € pour un four, de sorte que la réparation est beaucoup moins coûteuse que l’achat d’un produit neuf. « La réparation est une activité essentielle du groupe, qui veut que ses produits durent dans le temps. »
Cette volonté de soutenabilité a un deuxième aspect tout aussi important : « soutenir les réparateurs indépendants en leur apportant une activité supplémentaire et une rémunération juste », poursuit Joël Tronchon. Les pièces détachées sont vendues à prix coûtant et la quasi-totalité du forfait va au réparateur. « Des marges démesurées sur les pièces détachées seraient injustes à la fois pour le consommateur et pour le réparateur », affirme-t-il. Le groupe a donc créé un réseau de 6 000 réparateurs agréés dans le monde, dont 220 en France. Et s’il est trop cher de s’installer en ville, SEB prend la relève. C’est le cas à Paris, où le premier centre de réparation SEB va ouvrir ses portes intramuros. « Depuis que nous avons baissé les prix des pièces détachées de 30% en 2012, la réparation a explosé. Nous savons que nous pouvons pousser les consommateurs à ne plus jeter », se réjouit Joël Tronchon.
Cette stratégie semble porter ses fruits : SEB a non seulement décuplé son chiffre d’affaires mais jouit également d’une excellente image de marque. Le groupe est indéniablement lancé sur la voie de la soutenabilité !
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