rethink sustainability
Huit enjeux majeurs de la soutenabilité en Asie : passer à une économie circulaire créatrice de valeur
En novembre, les dirigeants du monde se réuniront à Glasgow pour la COP26. Si les politiques actuelles ne changent pas, la température mondiale pourrait augmenter de 3 °C au cours de ce siècle. L’une des principales ambitions de la COP26 est d’obtenir des autorités qu’elles s’engagent envers des objectifs ambitieux en matière de réduction des émissions de carbone, qui plafonneront la hausse des températures largement en deçà de 1,5 °C. Cela sera plus facile à dire qu’à faire, car il faudra alors réduire les émissions de carbone de moitié d’ici 2030 et atteindre zéro émission nette d’ici 2050.
En Asie, les difficultés liées à la neutralité carbone sont importantes, car la région produit près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du monde. Toutefois, le changement climatique n’est qu’un problème parmi d’autres1. Comme toutes les autres régions, l’Asie devra abandonner son modèle économique gaspilleur, inefficace, inéquitable et sale (WILD) et adopter un modèle que nous qualifions de circulaire, efficient, inclusif et propre (CLIC™).
Voici les huit enjeux auxquels l’Asie devra répondre pour redresser son avenir :
1. Parvenir au zéro déchet – L’Asie devrait représenter 50% du PIB mondial d’ici 2040, ainsi que 40% de la consommation dans le monde2. Une gestion stratégique des déchets est la clé d’un avenir soutenable. Il ne suffit pas de recycler, il faut aussi penser à la prévention des déchets, à une nouvelle conception des produits et à leur réutilisation. L’extension de la durée de vie des produits pourrait être une solution, tout comme l’approvisionnement soutenable en intrants au sein des processus de production, ainsi que l’utilisation de technologies évolutives telles que la fabrication additive. Bien que les économies des différents pays d’Asie ne se ressemblent pas, la plupart des secteurs de la région – et notamment ceux des biens de consommation, de l’industrie et des services aux collectivités – sont unis vers un seul et même but, le zéro déchet.
2. Apprendre à valoriser le capital naturel – Plus de la moitié du PIB généré dans le monde dépend du capital naturel, comme les forêts, l’eau, les ressources halieutiques, les minéraux, la biodiversité et les terres3. Dans les pays à faible revenu, par exemple, 47% des richesses dépendent du capital naturel4. En conséquence, la régénération de la nature est une composante importante de l’économie circulaire. Les matériaux biologiques peuvent être réintégrés dans l’environnement naturel en toute sécurité. Une fois utilisés une ou plusieurs fois, ils se décomposent au fil du temps et libèrent les nutriments qu’ils contiennent dans l’environnement. Les écosystèmes qui contribuent à notre économie, par exemple grâce à la pollinisation, au stockage du carbone ou encore à la filtration de l’air ou de l’eau, ont besoin de la biodiversité. La destruction du capital naturel nuit à ces services écosystémiques essentiels qui sont les bases d’une grande partie de notre économie.
3. Privilégier la dématérialisation – Il est temps de profondément changer les comportements en matière de production et de consommation, grâce à des modèles de propriété partagée et, plus largement, de dématérialisation. L’économie du partage repose sur le principe selon lequel, pour obtenir un résultat donné (par exemple se déplacer de A à B), il n’est pas nécessaire de posséder l’actif requis (par exemple une voiture), il suffit d’y avoir accès. Les modèles de l’économie du partage ont bouleversé les marchés des transports, de l’immobilier et de la consommation et de nouvelles applications sont encore en cours de développement. Parallèlement, la numérisation permet aux entreprises de se réorienter depuis les produits matériels ou physiques vers les services, par exemple des services de partage ou de location par informatique en nuage.
4. Améliorer l’efficacité des ressources – Comme toutes les autres régions, l’Asie devra apprendre à faire plus avec moins. Depuis 1990, l’utilisation des ressources a augmenté de façon exponentielle dans la région Asie-Pacifique. Selon la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), la consommation de matériaux, au niveau national et par habitant, a augmenté de 270% dans les pays à revenu faible et moyen, mais de seulement 10% dans les pays à revenu élevé5. Toutefois, les recherches menées par la CESAP démontrent empiriquement les liens étroits qui existent entre les gains en efficacité des ressources et la création d’emplois ou autres avantages, dont la progression dans l’indice de développement humain, un meilleur accès à l’eau et à l’assainissement et une meilleure gestion de l’énergie. L’efficacité des ressources permet aux entreprises et aux consommateurs de faire des économies et réduit la production de déchets. Le défi consiste à faire preuve de la plus grande efficacité possible dans la composition d’un produit. Les fabricants et les consommateurs doivent adopter des ingrédients renouvelables et non plus des ressources limitées, ainsi que des procédés qui créent de la valeur au lieu d’en détruire.
5. Œuvrer pour une société plus juste – Saviez-vous que la création d’opportunités équitables pour tous est une stratégie de croissance ? Toutes les formes de discrimination engendrent une sous-utilisation du capital humain, freinent la participation à l’économie et se soldent par des résultats économiques inférieurs. Les investissements dans la technologie financière, l’enseignement en ligne et des soins de santé plus accessibles sont idéaux pour réduire ces inégalités et débloquer le potentiel économique. Les progrès réalisés dans ces domaines peuvent également doper la demande, faisant ainsi évoluer les tendances de dépenses dans les secteurs de la consommation discrétionnaire.
6. Œuvrer pour une société plus sécurisée – La pandémie de Covid-19 a démontré la fragilité de notre économie et de notre société, ainsi que leur vulnérabilité face à des chocs externes. Dans un monde de plus en plus interconnecté, les bouleversements environnementaux, sociaux et économiques peuvent avoir des répercussions dans l’ensemble des chaînes d’approvisionnement. De même, le capital social – y compris la confiance et les liens qui existent au sein des communautés – est une composante clé de la réussite des entreprises. La sécurité, la résilience et la gouvernance sont des conditions préalables au développement économique et à la croissance.
7. Parvenir au zéro émission nette – Il ne sera pas facile de réduire les émissions. Dans toute l’Asie, plusieurs pays se sont engagés envers le zéro émission nette d’ici 2050, conformément à l’Accord de Paris conclu en 2015. La décarbonisation de l’économie est un défi complexe qui nécessitera des investissements considérables et généralisés dans l’énergie renouvelable, les transports plus propres et la construction plus verte. Mais ces transitions représentent déjà des opportunités d’investissement importantes. Le coût des technologies vertes diminuant, ces investissements devraient stimuler la croissance. Sachant qu’ils se chiffrent à plusieurs milliers de milliards de dollars pour l’ensemble de la planète, les opportunités relatives aux entreprises qui ont entamé cette transition et aux fournisseurs des solutions associées se multiplient rapidement. A ces fins, il sera essentiel de bien mettre en œuvre les feuilles de route définies par les différents pays.
8. Apprendre à s’adapter et à résister – Soyons honnêtes, rien de tout cela ne sera aisé. Pour prospérer, l’Asie devra absolument s’adapter aux changements environnementaux. Il s’agira par exemple de construire des systèmes de protection contre les inondations, d’installer des systèmes d’alerte précoce pour les cyclones et d’adopter des cultures résistantes à la sécheresse. Les services d’ingénierie et de construction visant à protéger les villes et les principales infrastructures sont d’une grande importance, tout comme les technologies de surveillance et la redistribution des coûts au moyen de services financiers tels que l’assurance et l’évaluation des risques. Même dans le meilleur scénario possible, le changement climatique va amplifier les enjeux. Mais si les pays concernés parviennent à planifier les choses suffisamment à l’avance, ils pourront limiter les dommages et les perturbations.
Les difficultés rencontrées en Asie se retrouvent dans le reste du monde. En répondant à ces huit enjeux cruciaux, la région pourra changer l’avenir, non seulement à son propre niveau mais aussi au niveau mondial.
1 https://asiafoundation.org/2021/04/28/a-post-pandemic-green-recovery-for-asia/ 1 https://think.ing.com/uploads/reports/Asias_green_response_100820_AOT.pdf
2 https://www.reutersevents.com/sustainability/asia-sustainability-leadership-2020s-must-start-rethinking-waste
3 https://www.worldbank.org/en/topic/natural-capital#1
4 https://www.worldbank.org/en/topic/natural-capital#1
5 https://www.unescap.org/sites/default/files/publications/Analysing%20Resource%20Efficiency%20Transitions_arunjacob_13_3_2018.pdf
Information Importante
Le présent document de marketing a été préparé par Banque Lombard Odier & Cie SA ou une entité du Groupe (ci-après « Lombard Odier »). Il n’est pas destiné à être distribué, publié ou utilisé dans une juridiction où une telle distribution, publication ou utilisation serait interdite, et ne s’adresse pas aux personnes ou entités auxquelles il serait illégal d’adresser un tel document.
partager.