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Solutions pour réduire le gaspillage alimentaire : rencontrez 5 start-ups révolutionnaires
Interview publié sur https://lombardodier.lesechos.fr/ le 15 décembre 2020
Le gaspillage alimentaire est un fléau : selon l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), un tiers des aliments produits sur la planète est jeté sans être consommé. Chaque année, en France, chaque personne jette entre 20 et 30 kilogrammes d’aliments dont 7 sont encore emballés et 20 % encore consommables1. Alors que dans le monde 793 millions2 de personnes souffrent de malnutrition et qu’en Europe, 9,6 %3 de la population ne parvient pas à s’offrir un repas de qualité un jour sur deux, 20 % de la nourriture produite dans l’Union européenne est perdue ou gaspillée.
La chaîne de valeur agroalimentaire doit être adaptée, pour passer d’une économie génératrice de gâchis et d’inégalité, WILD (acronyme anglais des termes Wasteful (Gaspilleur), Idle (Inefficace), Lopsided (Inéquitable) and Dirty (Sale)), à une économie circulaire, efficiente, inclusive et propre, CLIC™ (« Circular, Lean, Inclusive and Clean »). Des startups de la Food Tech proposent des solutions clés.
Donner une seconde vie aux invendus
Afin de revaloriser les produits alimentaires, une première solution consiste à ne pas jeter les invendus. Des startups ingénieuses proposent de prolonger leur vie grâce à des dons et des prix plus attractifs. L’application française OptiMiam propose ainsi aux commerçants d’écouler leurs excédents grâce à des promotions, minimum 25% moins cher que le prix de vente, diffusées aux utilisateurs de l’appli se trouvant à proximité. Même logique pour Pagachey, qui ouvre sa plateforme de petites annonces de produits alimentaires aux particuliers comme aux commerçants de quartier.
La startup Too Good to Go n’as plus besoin de se faire connaître. Fondée sur la même logique, elle est présente dans plus de 14 pays avec 16 millions d’utilisateurs et 30 000 commerçants partenaires. Même parcours pour Phenix, dont l’application réunit déjà plus de 700 000 utilisateurs et 3 500 commerçants dont des géants de la grande distribution.
Ces start-ups chamboulent le statuquo et permettent un changement tangible des habitudes d’un modèle basé sur le take-make-waste (prendre, utiliser, jeter), en bouleversant la chaine de valeur et créant des nouvelles opportunités. Jean Moreau et Baptiste Corval, cofondateurs de Phenix partagent que: « Pour qu’aucun produit ne devienne déchet, nous mettons à contribution la grande distribution, les associations d’aide alimentaire, les citoyens, les commerces de quartier… Nous souhaitons incarner la mouvance du social business en montrant qu’il est possible de conjuguer consommation responsable et croissance économique ».
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Repenser la péremption des aliments
Le gâchis alimentaire est autant une problématique du consommateur que du producteur et du revendeur. Ainsi, certaines startups n’hésitent pas à faire pivoter leurs business model afin d’aider en premier lieu les magasins à mettre en place des solutions soutenables pour gérer les invendus et éviter les déchets. L’entreprise Zéro Gâchis développe des algorithmes pour aider les directeurs de magasins à choisir la meilleure alternative pour chaque produit en date courte (don alimentaire, vente promotionnelle…). Cette notion de « date courte » est au cœur de la réflexion sur la péremption des produits En effet, un produit peut continuer à être comestible après la date limite de consommation. C’est pourquoi, Camille Colbus, directrice vente et innovations de Too Good to Go, a lancé une pétition soutenue par Carrefour et Auchan pour changer l’intitulé des dates de péremption et ainsi inciter à repenser notre relation avec ces dates fixes. « La confusion entre date limite de consommation et date de durabilité minimale serait responsable de 18 % du gaspillage alimentaire selon la Commission Européenne. Nous incitons les marques et les industriels à ajouter la phrase « mais toujours aussi bon après ».
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L’intelligence artificielle pour minimiser les déchets alimentaires
Limiter le gâchis passe aussi par une meilleure gestion des stocks en magasin. À ce titre, l’intelligence artificielle peut-être une solution. Basée à Prague, la start-up MIWA (MInimum WAste) a développé un système de distributeurs rechargeables équipés d’une technologie intelligente optimisant le rachat de stocks par rapport à l’écoulement du produit.
Ainsi, ils permettent de minimiser les déchets d’emballages et la gestion des stocks des enseignes. « Nous voulons créer un shopping écologique, évolutif et économiquement viable. »
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Des emballages malins et durables
L’emballage et la protection des denrées est également au cœur des réflexions aux États-Unis, où la fondation Apeel Sciences a lancé en 2018 des emballages révolutionnaires… car comestibles ! Loin de prendre notre corps pour une poubelle, la fondation pulvérise une fine pellicule naturelle, comestible et protectrice sur les aliments. Outre des emballages plastiques réduits, les fruits et légumes doublent ainsi leur durée de conservation, limitant drastiquement la mise au rebus. Selon James Roger, directeur d’Apeel Sciences, « cela a réduit de plus de moitié le gaspillage de produits frais des supermarchés outre-Atlantique ». Cette technologie, approuvée par la Commission européenne en juin 2019, pourrait convaincre plusieurs enseignes de la grande distribution en Europe.
1 FAO, L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde / Eurostat et Parlement européen (2017).
2 Selon la FAO
3 Selon Eurostat
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