perspectives d’investissement
Stratégie d’investissement Asie 2S 2021 – Stabilisation et décélération de la croissance mondiale
Au second semestre 2021, la dynamique de l’économie et des marchés financiers mondiaux devrait être légèrement différente de celle observée au cours des six premiers mois de l’année.
La croissance mondiale devrait se stabiliser, voire décélérer, car la relance de Europe ne permettra pas de compenser l’atterrissage en douceur de l’économie américaine (à un niveau élevé) et le nouvel essoufflement de la Chine. La levée partielle des mesures de restriction et les embûches associées à l’apparition de nouveaux variants devrait provoquer une baisse des gains marginaux. De plus, les mesures de relance seront moins nombreuses qu’au premier semestre 2021. Dans ce contexte, le PIB mondial restera solide sans pour autant atteindre les niveaux exceptionnels des trois derniers mois.
Les importantes distorsions économiques et financières (entre l’offre et la demande, les biens manufacturés et les services, la consommation des pays occidentaux et les exportations chinoises, la performance des actions et des obligations, la performance des titres « value »/cycliques et des valeurs « growth » de qualité, etc.) provoquées par la pandémie et les interventions politiques devraient commencer à s’atténuer, voire à s’inverser, dans certains cas.
La stabilisation/décélération de la croissance, ainsi que la diminution des distorsions économiques pèseront progressivement sur les données relatives aux pressions inflationnistes.
Malgré l’importance du recours cyclique à la politique budgétaire au cours des quinze derniers mois, la plupart des gouvernements, y compris celui des Etats-Unis, ne disposent pas d’un consensus politique suffisamment solide pour accroître de façon permanente et substantielle le niveau des dépenses publiques. Les investissements publics ne devraient pas réduire l’excès d’épargne qui s’est creusé pendant la pandémie et qui continue à peser sur le niveau d’équilibre des taux d’intérêt à long terme.
L’apparente pénurie de main-d’œuvre aux Etats-Unis devrait être un phénomène principalement temporaire. Qui plus est, les dix dernières années ont démontré que les faibles taux de participation n’ont pas favorisé une hausse des salaires.
Bien qu’elles soient de plus en plus menacées par un taux d’imposition mondial et le durcissement des réglementations nationales, les grandes entreprises technologiques/plateformes Internet devraient conserver leur monopole, en continuant à réduire les marges des participants de leur marché et le pouvoir de fixation des prix de leurs ressources humaines.
Entre la dynamique à court terme et le paysage à moyen terme façonnés par ces forces structurelles, le rôle des banques centrales, et en particulier de la Fed, sera déterminant pour gérer les attentes en matière d’inflation et empêcher les taux d’intérêt de remonter à nouveau ou trop rapidement. De ce point de vue, le récent durcissement du ton du FOMC (Federal Open Market Committee), bien que compréhensible en termes de gestion du risque, pourrait bien avoir rendu plus plausible l’hypothèse d’une éventuelle maladresse politique et d’un resserrement autoréalisateur des conditions financières réelles.
Dans ce contexte, nous recommandons aux investisseurs d’ajuster leurs portefeuilles en vue du second semestre 2021, en délaissant progressivement les actifs qui se sont les mieux tenus au cours des six premiers mois de l’année (matières premières industrielles, titres « value » et cycliques) au profit des gagnants séculaires des tendances prépandémiques (valeurs « growth » et de qualité) ou des tendances renforcées par la crise sanitaire et environnementale (entreprises soutenables ou dont la trajectoire vers le « zéro net » accélère). Les perspectives relativement asymétriques des taux d’intérêt (faible probabilité de hausse importante, probabilité accrue de baisse plus prononcée) offrent au crédit la possibilité de bien mieux se comporter qu’au premier semestre 2021.
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