perspectives d’investissement
Trois ans de plus
L’essentiel en bref
- Suite à sa réélection à la tête du Parti libéral démocrate, Shinzo Abe restera probablement Premier ministre du Japon pendant trois ans encore. Son mandat serait ainsi le plus long de l’histoire du pays.
- L’économie japonaise est actuellement vigoureuse et les ultimes objectifs de réforme de Shinzo Abe (hausse de la taxe à la consommation, relèvement de l’âge de la retraite, assouplissement de la politique d’immigration) pourraient contribuer à pérenniser cette dynamique positive.
- Le calendrier politique reste le principal risque. La complexe révision de la constitution pacifiste du pays est en effet susceptible de coûter cher aussi bien en termes de temps que de capital politique.
Réélu à la présidence du Parti libéral démocrate, Shinzo Abe est quasi certain de devenir le Premier ministre japonais le plus longtemps en poste de toute l’histoire du pays. Ce record ne doit toutefois pas occulter le fait que les trois années à venir devraient être ses dernières, puisque le parti limite le nombre de mandats à trois. Ce laps de temps suffira-t-il à Shinzo Abe pour pérenniser le changement de trajectoire économique du Japon?
Les trois ultimes réformes majeures qu’il envisage seront déterminantes à cet égard : une hausse de 2% de la taxe à la consommation, le relèvement de l’âge de la retraite à 70 ans et une politique plus accommodante en matière de visas pour les travailleurs étrangers. La justification économique de ces propositions est très claire. La dernière hausse de la taxe à la consommation a amélioré le solde budgétaire du Japon, ce qui a permis de réduire l’imposition des entreprises. Elle a certes freiné la consommation, mais l’impact devrait être moindre cette fois-ci du fait de l’exonération des frais de garde d’enfants et de certains produits alimentaires. Le relèvement de l’âge de la retraite contribuera à augmenter modestement le taux de participation de la population active tout en jugulant les dépenses liées aux retraites. L’assouplissement de la politique d’immigration sera quant à lui bienvenu compte tenu de la démographie japonaise.
Les investisseurs peuvent partir du principe que Shinzo Abe relèvera la taxe à la consommation en 2019 avant de pouvoir éventuellement procéder à la réforme des systèmes de retraite et de visa d’ici à 2021. Même s’il semble convaincu que ces projets seront bien accueillis par la population, le calendrier politique reste un risque. Le processus long et complexe de révision de la constitution pacifiste du Japon occupera en effet la première partie du nouveau mandat. S’il entame trop le capital politique de Shinzo Abe, celui-ci pourrait ne plus avoir la capacité de faire passer des réformes économiques plus importantes la dernière année de son mandat. A compter de 2020 ou 2021, d’autres acteurs politiques ambitieux commenceront aussi à briguer le poste de Premier ministre.
Quoi qu’il arrive, la longévité de l’Abénomie a déjà sensiblement renforcé le secteur japonais des entreprises grâce à une croissance plus stable des revenus, des conditions de financement favorables et un recul des taux d’imposition effectifs. La rentabilité a fortement progressé depuis le retour de Shinzo Abe en 2012 (voir graphique VIII). La Banque du Japon a aussi favorisé un resserrement régulier du marché de l’emploi, avec des résultats très encourageants en termes de croissance salariale et de perspectives pour les ménages (voir graphique IX). Abstraction faite de la récente volatilité liée aux conditions météorologiques, il nous semble justifié de considérer que l’économie japonaise est vigoureuse.
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