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    Comment les banques en Suisse sont-elles perçues ? Analyse de l’opinion publique

    What is the perception of banks in Switzerland? Exploring Swiss public opinion

    Chronique publiée dans Le Temps le 4 août 2024 par Denis Pittet, Associé-gérant de Lombard Odier et Président de la Fondation Genève Place Financière (FGPF)

    La Suisse est pour tous synonyme de chocolat, d’horlogerie, et, bien sûr, de banques. Au cours des dernières décennies, le secteur bancaire suisse a fait face à de nombreux défis, mais il continue de s’adapter. Non seulement les banques demeurent une force économique majeure, mais elle sont également appréciées par l’opinion publique, qui salue leur solidité et la qualité du service.

    Depuis plus de 20 ans, l’Association suisse des banquiers (ASB) réalise, par le biais d’un institut indépendant, un sondage d’opinion bisannuel sur l’image des banques suisses. Son objectif est de prendre le pouls de la population et comment cette dernière perçoit les établissements bancaires ainsi que leur rôle économique.

    Alors que la Place financière a récemment traversé des turbulences, l’opinion des Suisses mérite une attention particulière. La crise de Credit Suisse a-t-elle laissé des traces ? Comment la population juge-t-elle les mesures prises par le Conseil fédéral dans ce contexte ? Et quelle est la perception des citoyens et des citoyennes sur la compétitivité de la place financière helvétique ?

    60% des Suisses jugent favorablement le secteur bancaire. Cela démontre que la population helvétique reconnaît l’importance de la contribution de cette branche à la prospérité et à la place économique suisse

    Une confiance renouvelée…

    D’emblée, la perception générale demeure relativement stable et positive. 60% des Suisses jugent favorablement le secteur bancaire. Cela démontre que la population helvétique reconnaît l’importance de la contribution de cette branche à la prospérité et à la place économique suisse – les banques faisant en effet partie des trois principaux secteurs contribuant à l’économie suisse, ce qui est particulièrement vrai pour Genève où le secteur financier représente plus de 13% du PIB et assure environ 38'000 emplois. Cela représente 10% de l’ensemble des emplois dans le canton.

    Selon le sondage, la qualité du service à la clientèle distingue la Suisse de ses concurrents étrangers. La stabilité politique et économique permet également au centre financier suisse de se positionner parmi les meilleurs sur la scène internationale. En outre, la jeune génération est celle qui se montre la plus optimiste quant à l’avenir du secteur financier. Sa vision demeure positive, notamment sur le thème de la durabilité.

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    Ce score encourageant ne constitue pas pour autant une raison de sombrer dans une autosatisfaction béate. Cette confiance ne se décrète pas, elle se mérite.

    …mais pas acquise

    Au cours des douze derniers mois, une majorité de citoyens et de citoyennes suisses déclarent avoir suivi les informations relatives aux banques, avec, sans surprise, une focalisation sur la crise de Credit Suisse. Si la démarche de la Confédération a été largement acceptée, un tiers des Suisses se montrent sceptique quant à la reprise par UBS et le risque que fait peser une nouvelle banque aussi grande sur la Suisse constitue une préoccupation majeure. En revanche, pour les trois quarts de la population, cette crise ne doit pas être utilisée pour réglementer davantage l'économie suisse dans son ensemble. Elle ne cède ainsi donc pas aux sirènes de la sur-réglementation.

    …pour les trois quarts de la population, la crise de Credit Suisse ne doit pas être utilisée pour réglementer davantage l'économie suisse dans son ensemble. Elle ne cède ainsi donc pas aux sirènes de la sur-réglementation

    La concrétisation du rapport du Conseil fédéral sur le dispositif « Too big to fail » représente une opportunité de respecter cette volonté populaire sur le terrain. Le 10 avril dernier, le Conseil fédéral a en effet proposé un train de mesures qui s’articule autour de trois axes.

    Premièrement, il prévoit un renforcement de la prévention, en instaurant un régime de responsabilité des dirigeants et une réglementation des rémunérations variables. Par ailleurs, les banques d’importance systémique devront répondre à des exigences accrues quant à la qualité et la quantité de leurs fonds propres.

    En second lieu, ces propositions étendront considérablement les possibilités d’approvisionnement en liquidité de la BNS. Il est de plus prévu d’inscrire dans le droit ordinaire un mécanisme public de garantie de liquidités, appelé « Public Liquidity Backstop » (PLB).

    Troisièmement, en cas de crise, les banques d’importance systémique devront pouvoir sortir du marché de manière ordonnée. A cet égard, il faudra examiner la collaboration entre les autorités impliquées dans la planification d’une éventuelle liquidation et, au besoin, la réglementer plus clairement.


    « Swiss finish » à proscrire

    Dans le cadre de la mise en œuvre de ces mesures, il conviendra de respecter plusieurs principes essentiels. Un meilleur approvisionnement en liquidités par la BNS pour toutes les banques doit figurer en tête des priorités, de même que l’introduction d’un PLB pour les banques d’importance systémique. De même, le respect du principe de la proportionnalité devra systématiquement être respecté dans l’élaboration de toute nouvelle norme. Cela impose aussi une analyse coûts/bénéfices des dispositions légales envisagées. Enfin, le maintien de la compétitivité internationale de la place financière suisse devra demeurer une priorité constante.

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    Sur cette base et en tenant compte des conclusions à venir de la Commission d’enquête parlementaire, il appartiendra au Conseil fédéral de modifier les Ordonnances qui relèvent de sa compétence. Dans un second temps, des modifications législatives seront soumises au Parlement fédéral. Il faut espérer que le pragmatisme suisse prévaudra également sous la Coupole fédérale. Il serait en effet contreproductif que le perfectionnisme helvétique conduise à l’instauration d’un carcan réglementaire étouffant.

    Il serait contreproductif que le perfectionnisme helvétique conduise à l’instauration d’un carcan réglementaire étouffant


    Un sondage, reflet du bon sens helvétique

    L’édition 2024 du sondage de l’ASB a permis de démontrer que les Suisses et les Suissesses font confiance à leur banque. Les personnes interrogées sont également au fait des défis réglementaires auxquels est confronté un secteur touché dans son cœur par la crise de Credit Suisse. Ils en perçoivent tant les opportunités que les risques et plaident pour un juste équilibre entre gestion des risques et attractivité.

    C’est là toute la subtilité du compromis helvétique !

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