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Investir dans la nature, notre actif le plus précieux – un entretien avec Marc Palahì, notre Chief Nature Officer
Article publié dans Le Temps, 4 septembre 2023
Depuis quelques années, les organisations tentent de plus en plus de comprendre la dépendance de notre économie à l'égard de la nature. PwC a rapporté en 2023 que plus de la moitié (55 %) du produit intérieur brut mondial - équivalant à un montant estimé à USD 58 000 milliards - est modérément ou fortement dépendante de la nature, contre USD 44 000 milliards en 2020. Le rapport souligne que le déclin de la nature pose des risques importants pour l'économie mondiale et la société dans son ensemble si les organisations ne transforment pas leurs pratiques dès maintenant.
Repenser notre économie
Selon une étude de la BCE, 72 % des entreprises de la zone euro dépendent fortement de la nature, tandis que près de 75 % des prêts bancaires aux entreprises sont accordés à des sociétés fortement dépendantes de la nature.
Ces analyses soulignent à quel point notre économie dépend de la nature, mais elles sous-estiment sa valeur réelle, car la nature n'est pas uniquement un bien économique. Pouvez-vous imaginer un monde sans nature ? C'est impossible ; la nature est notre raison d'être. Elle constitue sans aucun doute notre capital le plus important et la base de la vie humaine. Cependant, notre économie s'est développée à ses dépens et notre système financier sophistiqué n'a pas investi historiquement dans notre bien le plus précieux.
Il est temps de repenser notre économie. La crise du climat et de la biodiversité, ainsi que les inégalités socio-économiques croissantes, sont des conséquences différentes d'un même problème fondamental : notre système économique. Il est temps d'adopter un nouveau paradigme qui place la nature au cœur de notre économie et rend possible la transition environnementale. Pour protéger la nature, il faut la comprendre et la valoriser, mais aussi la rendre investissable.
Connecter nature et finance
Une décision clé que les entreprises peuvent prendre pour accélérer cette transition est d'engager un Chief Nature Officer, chargé de faire le lien entre la nature et la finance. Les banques et les gestionnaires d'actifs ont un rôle important à jouer lorsqu'il s'agit de valoriser la bioéconomie circulaire, et donc de la protéger. Ils sont en mesure d'apporter des changements à grande échelle en orientant les capitaux, mais il est important de bien comprendre comment le faire efficacement.
C'est là qu'une fonction dédiée, fondée sur la science et la recherche, est cruciale. Au cours des dernières années, nous avons assisté à une augmentation exponentielle du nombre de recrutements de Chief Sustainability Officers (CSO), chargés de la stratégie environnementale globale d'une entreprise. Selon une étude de PwC, le nombre de CSO a triplé en 2021, signe positif que cette fonction est de plus en plus appréciée et soutenue au plus haut niveau des organisations.
L'avenir du Chief Nature Officer
Nous espérons que les Chief Nature Officers suivront une trajectoire similaire. Travaillant étroitement avec l’équipe de direction du CEO, les CSO et les professionnels de l’investissement, ils élaborent des stratégies axées sur la nature, qui sont ensuite mises en œuvre dans l'ensemble de l'entreprise. Ils doivent faire comprendre que la nature est notre bien le plus précieux, en expliquant à la fois notre dépendance économique et les opportunités d’investissement qu'offrent les solutions fondées sur la nature et la bioéconomie circulaire pour assurer la transition vers un monde respectueux du climat et de la nature.
Nos recherches indiquent que notre économie est déjà en train d’évoluer vers un modèle plus durable, et que cette transition s'accompagne d'importantes opportunités d'investissement. L'identification de ces opportunités par le biais de la recherche recèle un fort potentiel pour dégager des rendements supérieurs dans les années à venir.
Notre principal puits de carbone
Pour protéger notre avenir, tant sur le plan environnemental qu'économique, nous devons accorder autant d'importance à la crise de la biodiversité qu'à la crise climatique, car la nature constitue notre principal puits de carbone. Toutefois, elle ne remplira cette fonction que si nos écosystèmes naturels sont sains, résistants et suffisamment biodiversifiés. Investir dans la biodiversité est une condition préalable pour garantir le rôle clé de la nature dans l'atténuation du changement climatique. Nous devrions considérer le piégeage du carbone par la nature non pas comme un objectif, mais comme la contrepartie d'un investissement dans la nature.
Un grand nombre des solutions nécessaires à la transition vers une économie plus circulaire, efficiente, inclusive et propre (CLIC®) existent déjà. Le défi consiste à augmenter le financement pour libérer leur potentiel de transformation. Compter sur l'expertise d'un Chief Nature Officer représente un grand pas dans cette direction.
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