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Building Bridges : l’antichambre de la COP31 en Suisse
Article publié dans Le Temps, le 24 octobre 2022
Organiser la COP31 en 2026 dans notre pays donnerait à la Suisse l’occasion unique de se positionner au centre du débat mondial sur la transition climatique et la finance durable. La COP est en effet une plateforme idéale pour donner de la visibilité à l’approche pragmatique de notre pays et réorienter notre modèle global de croissance économique vers une transition durable. La capacité d’influence internationale de notre pays en serait renforcée.
Accueillir la COP en 2026 constituerait un vrai projet pour la Suisse et les Suisses. Ce serait aussi l’occasion d’innover en proposant un format plus raisonnable adapté aux contraintes environnementales et en ciblant mieux les thèmes de l’agenda sur les sujets sur lesquels la Suisse dispose de compétences particulières. Une décision de principe de la part du Conseil fédéral devrait intervenir d’ici début novembre 2022.
La 3ème édition de Building Bridges a montré le chemin à suivre. En effet, cet événement international a réuni en Suisse pendant 4 jours, du 3 au 6 octobre 2022, plus de 2000 participants de 51 pays et près de 16'000 personnes connectées pour suivre ou participer aux 68 événements du programme.
De fait, Building Bridges pourrait représenter une étape dans la préparation d’une candidature helvétique à la COP en 2026. Tirant parti de l’écosystème unique de la Suisse, Building Bridges a brillamment réussi, avec le soutien de nos autorités fédérales, à faire converger les acteurs de la finance, des organisations internationales, des universités, des ONG, des secteurs public et privé ainsi que la société civile vers un objectif durable commun.
Des engagements concrets pour plus d’impact
Au-delà des bonnes intentions, tous ces acteurs se sont mobilisés pour prendre des engagements concrets pour accélérer la transition durable. Ainsi, plusieurs initiatives déjà annoncées lors de la 2ème édition de Building Bridges en 2021 ont vu le jour : notamment les « Swiss climate scores », adoptés par le Conseil fédéral en juin 2022. Ils ne mesurent pas les critères ESG d’une entreprise, mais son alignement avec l’objectif de réduction des émissions carbone fixé par les Accords de Paris. Par ailleurs, beaucoup d’acteurs de la finance sont en train de transformer les portefeuilles de leurs clients en fonction de leurs sensibilités à ces enjeux durables.
Cette année, deux nouvelles organisations dédiées aux solutions à mettre en place pour sauvegarder la nature ont été annoncées à Building Bridges : NatureFinance et Innovate for finance. Mais nous devons en faire plus en matière de formation, de langage commun, de volonté politique, tout comme d’investissements, pour avoir plus d’impact plus rapidement.
La finance : un levier important pour accélérer la transition
Malgré ces réelles avancées, les progrès ne sont en effet pas assez rapides. Les systèmes de notations des sociétés pour opérer le tri et orienter les capitaux vers les plus vertueuses doivent notamment être plus clairs et reposer sur des bases scientifiques et transparentes. Mais ne nous y trompons pas, la finance n’est pas toute puissante. Elle peut accompagner, aider et stimuler les entreprises dans leur transition vers une économie plus durable, mais elle ne peut pas se substituer à l’activité industrielle, ni à la législation des Etats. Ne demandons pas à la finance de dire ce qui est permis ou interdit, ni de juger s’il est raisonnable ou non d’utiliser des canons à neige à 2000 mètres d’altitude. Ces choix doivent être faits, argumentés et débattus par les autorités compétentes.
La finance ne peut et ne doit pas porter seule ce qui relève de choix de société. De fait, le secteur financier a désespérément besoin du leadership et de l'ambition des décideurs politiques et de l'économie réelle pour avoir plus d’impact. L’un des défis de la COP27 qui s’ouvre début novembre en Egypte, sera justement la capacité des dirigeants politiques à résister à la tentation des gains politiques à court terme, c’est-à-dire de porter leur attention sur les retombées politiques, économiques et environnementales qui pourraient être récoltées en quelques années, et non en quelques semaines.
L’impréparation collective face aux phénomènes météorologiques extrêmes, ainsi que l’angoisse mondiale sans précédent concernant la sécurité énergétique, alimentaire et de l’approvisionnement en matières premières plaident en faveur d’un bond en avant radical dans la course au réalignement de notre système économique sur les limites de notre planète.
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Viser plus haut : de Building Bridges à la COP
Le modèle de croissance économique actuel, avec ses dégâts collatéraux importants, doit, en effet, être repensé avec l’aide des acteurs financiers et de toutes les parties prenantes. C’est la raison d’être de Building Bridges qui montre que c’est possible. Mais la Suisse peut et doit viser plus haut, dans l’élan de cet événement qui a désormais fait la preuve de sa pertinence.
Notre pays bénéficie d’une réputation incomparable dans le multilatéralisme, grâce à son agilité diplomatique, son patrimoine onusien et sa neutralité. Ce qui a été accompli en Suisse au service de l'action humanitaire et de la diplomatie est une référence universelle. En accueillant la COP en 2026, la Suisse serait à sa place, au centre du dialogue, pour permettre d’assurer la nécessaire transition durable.
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