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L’aluminium vert : une solution pour un avenir CLIC™
Alors que la production d’aluminium représente environ 1% des émissions de gaz à effet de serre, nous devons tisser une relation plus saine avec ce métal particulièrement utile.
Léger et soutenable : l’aluminium est un matériau fantastique qui a révolutionné de nombreux secteurs, de la construction au transport en passant par l’emballage et les ustensiles de cuisine. Mais la qualité la plus intéressante de ce métal pourrait être son impressionnante capacité à être recyclé puisqu’environ 75% de tout l’aluminium jamais produit est encore utilisé à ce jour. Cette proportion, que peu de matériaux peuvent égaler, explique en grande partie pourquoi l’aluminium est appelé à jouer un rôle majeur dans la transition vers une économie plus circulaire.
La transition ne saurait intervenir assez vite. A l’heure actuelle, nous extrayons plus de 97 gigatonnes de ressources chaque année1, dont 325 millions de tonnes de bauxite (roche sédimentaire, première source de l’aluminium dans le monde)2. Au rythme actuel, nous extrairons chaque année plus que l’équivalent de la masse de l’Everest en ressources d’ici 20403. Et la majorité finira en déchets.
Les ressources que nous extrayons sont incorporées dans un stock global de possessions qui s’alourdit chaque année de 25 milliards de tonnes, l’équivalent de 93’000 fois l’Empire State Building. Une grande partie de ces biens sont du reste inutilisés pendant la majorité de leur durée de vie. Par exemple, les voitures, qui sont essentiellement composées d’aluminium, sont inutilisées en moyenne pendant 92% du temps4.
A l’instar de notre demande de ressources, la demande en aluminium devrait, elle aussi, croître de 50% d’ici 2050. Des formes plus intelligentes de consommation, notamment via l’économie du partage, pourraient étancher en partie notre soif de matières premières. S’agissant de l’aluminium, la transition vers une économie soutenable pourrait toutefois faire s’envoler la demande de ce métal hautement recyclable, qui pourrait en remplacer d’autres, plus néfastes et moins efficients.
Il n’empêche que l’aluminium présente un inconvénient de taille : sa production est incroyablement énergivore. Tout d’abord, la bauxite doit être raffinée pour produire de l’alumine (oxyde d’aluminium) puis l’alumine doit être fondue pour créer l’aluminium métallique. C’est un processus particulièrement énergivore émettant directement du gaz à effet de serre. La production d’aluminium consomme environ 5% de toute l’électricité produite aux Etats-Unis5 et génère environ 1% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde6.
Heureusement, il est possible de produire de l’aluminium à faibles émissions de carbone. A titre d’exemples, Rusal est une société qui produit 90% de son aluminium avec de l’électricité hydroélectrique, alors que Norsk Hydro produit deux tiers de son aluminium avec de l’énergie renouvelable. Pourtant, lors de l’implantation de nouvelles fonderies, le souci écologique semble passer en second plan pour de nombreuses entreprises laissant l’aspect budgétaire prendre le dessus. C’est pourquoi la Chine produit plus de 60% de l’aluminium mondial, essentiellement à partir d’électricité générée dans des centrales à charbon, à moindre coût. Et si une tonne d’aluminium produite en Europe crée environ cinq tonnes d’émissions de CO2, elle en génère quinze en Chine.
On constate néanmoins des signes de changement. La Bourse des métaux de Londres, le plus grand pôle mondial de négoce des métaux industriels, prévoit de lancer une plateforme pour l’aluminium faiblement carboné conçue pour encourager une production plus soutenable. Reste que la Bourse n’en a pas encore arrêté les modalités détaillées et que la solution proposée n’est pas parfaite. Beaucoup estiment qu’en mettant l’accent sur les émissions de carbone dues à la fonte, les entreprises ne sont ainsi tenues de communiquer que sur une base entièrement volontaire. La plateforme risque de négliger les émissions des autres étapes d’une chaîne d’approvisionnement complexe, comme l’extraction de la bauxite. D’autant plus que les producteurs qui fabriquent déjà de l’aluminium à faibles émissions de carbone et qui ont conclu des contrats de vente ne souhaiteraient peut-être pas que le marché fixe les prix à leur place.
Le besoin de passer à une industrie de l’aluminium plus soutenable s’inscrit dans une démarche plus grande, appelant à une réforme de notre économie gaspilleuse et inefficiente, qui met en danger la biodiversité et l’environnement dans son ensemble. Chez Lombard Odier, nous croyons en la nécessité d’une transition vers une économie CLIC™ (« Circular, Lean, Inclusive and Clean », acronyme anglais pour circulaire, efficiente, inclusive et propre) qui optimise la durée de vie économique des matières premières, repense notre utilisation de ces matériaux et encourage la réutilisation, le reconditionnement et le recyclage. Etant donné ses propriétés et sa capacité à être recyclé uniques, l’aluminium est appelé à jouer un rôle clé dans cette transition. Heureusement, les initiatives de la Bourse des métaux de Londres et d’acteurs clés de l’industrie montrent que les choses commencent à évoluer dans la bonne direction.
1 Estimations et projections LOIM sur la base du rapport « Global Resources Outlook 2019 », du rapport « The Circularity Gap Report 2019 » et des données de la Commission européenne
2 British Geological Survey (2020) World Mineral Production: 2014 - 2018. Disponible ici.
3 Estimations et projections LOIM sur la base du rapport « Global Resources Outlook 2019 », du rapport « The Circularity Gap Report 2019 » et des données de la Commission européenne
4 Estimations LOIM utilisant l’analyse LOIM ; fondation EllenMacArthur (2015, 2017), ZeroHedge (2017), Government Technology (2015) ; Bank of America
5 Emsley, J. (2011) Nature’s Building Blocks: Everything you need to know about the elements, Oxford, Oxford University Press
6 Carbon Trust (2011) International Carbon Flows - Aluminium. Disponible ici.
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