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Décarbonisation : tracer la voie vers la neutralité carbone
Lombard Odier Investment Managers
Il reste peu de temps pour réduire les niveaux d’émission et atténuer les risques liés au changement climatique, mais la transition vers la neutralité carbone apportera d’importantes opportunités d’investissement
Dernièrement, l’objectif de se rapprocher de la neutralité carbone a pris une importance croissante. Il s’agit, d’une part, de réduire au minimum les émissions de carbone et, d’autre part, de compenser les émissions inévitables en enlevant la quantité produite de l’atmosphère. Cependant, l’apparition du coronavirus a encore accentué le problème avec l’effondrement des marchés de l’énergie traditionnels tels que le charbon et le pétrole. Atteindre la neutralité carbone nécessitera un bouleversement des comportements – à la fois au niveau de la société et de l’industrie – de même qu’une meilleure gestion des déchets et des émissions.
Malgré les mesures définies dans l’Accord de Paris en 2015, les émissions continuent d’augmenter. Les pressions pour agir avec détermination s’accentuent. En effet, il ne reste que peu de temps pour réduire les effets délétères du changement climatique comme la hausse des températures. Selon un rapport récent publié par Lombard Odier, les températures pourraient augmenter jusqu’à 3°C ce siècle, une hausse qui serait catastrophique pour notre environnement. Pour ramener la hausse à moins de 2°C, les émissions de carbone doivent être réduites de 50% d’ici à 2030.
L’impact de la crise du coronavirus a encore accentué la nécessité de réduire les émissions, des entreprises internationales du secteur de l’énergie comme BP admettant qu’il fallait un engagement plus fort en faveur de la soutenabilité. Il en résultera une transformation des modèles d’affaires et une accélération du développement des énergies renouvelables. La propagation du virus et ses effets dramatiques sur les entreprises tous secteurs confondus signifie que la progression continue vers la neutralité carbone est devenue une course.
L’accélération des initiatives en faveur de la neutralité carbone résulte principalement d’appels de plus en plus pressants des consommateurs et parties prenantes, parallèlement au développement de la technologie qui peut faciliter la transformation. Dans le secteur manufacturier et l’industrie lourde par exemple, l’intervention des pouvoirs publics a aussi été un facteur important. Au Royaume-Uni, le gouvernement a annoncé l’injection de plus de 800 millions de livres dans l’infrastructure pour capter et enfouir des millions de tonnes de dioxyde de carbone.
La politique a été un facteur clé dans la voie vers la décarbonisation, avec des directives telles que le Pacte Vert pour l’Europe, qui vise à faire de l’Union européenne le premier continent climatiquement neutre d’ici à 2050. Toutefois, les forces du marché ont aussi joué un rôle significatif en soutenant l’innovation et les économies d’échelle qui permettent aux entreprises d’envisager la neutralité carbone comme une réelle possibilité à court ou moyen terme. Cette évolution correspond également aux tendances de consommation qui se sont progressivement tournées vers un mode de vie plus durable.
Il ne reste que sept années avant que le budget carbone mondial soit épuisé si nous voulons maintenir les températures au niveau le plus ambitieux prévu par l’Accord de Paris, à savoir limiter le réchauffement climatique à 1,5°C durant ce siècle[2]. Mais parallèlement à ce défi, il existe des opportunités intéressantes pour les entreprises prêtes à modifier radicalement leurs modèles d’affaires en vue de la neutralité carbone. Une efficience accrue, des processus optimisés, le potentiel de placement dans divers secteurs et la satisfaction des actionnaires iront de pair avec le mouvement vers la décarbonisation.
Les investisseurs recherchant des opportunités dans différents secteurs en trouveront dans la gestion des déchets et des émissions, l’amélioration de l’efficience dans les marchés du transport et de la construction, l’utilisation de la nourriture et des sols, ainsi que la numérisation des industries.
Les incitations pour les entreprises à s’engager à ramener leurs émissions à zéro existent, et les avantages sont de plus en plus évidents. Les stratégies de placement et modèles d’affaires devront changer pour que cela devienne une réalité, et les acteurs mondiaux capables d’adapter leurs stratégies pour parvenir à la décarbonisation et atténuer le risque lié au changement climatique seront les mieux positionnés pour tirer parti de l’investissement et gagner des parts de marché.
Il est clair que la voie vers la neutralité carbone nécessitera des investissements conséquents. Selon l’étude de Lombard Odier, les investissements annuels doivent presque doubler à 5’500 milliards de dollars sur les dix prochaines années, et augmenter à 7’200 milliards d’USD dans les années 2030 pour atteindre l’objectif d’une augmentation de la température inférieure à 2°C. Alors que des capitaux importants sont nécessaires pour gérer les risques liés aux dommages causés par le carbone, le déploiement de fonds pourrait avoir un effet significatif sur la croissance, avec une hausse potentielle du PIB mondial allant jusqu’à 5% d’ici à 2050.
Les systèmes de négoce, le foisonnement des réglementations, les limites imposées sur les niveaux d’émission, les ramifications de la pandémie de coronavirus et l’introduction de taxes carbone impliquent forcément que les entreprises devront examiner à la loupe leurs processus et modèles d’affaires pour atteindre les objectifs de décarbonisation.
Les difficultés à atteindre la neutralité carbone devront être résolues pour produire un changement. Les niveaux d’émission continuant à augmenter, il ne reste que peu de temps pour gérer les risques liés au changement climatique. Cette évolution vers davantage de soutenabilité entraînera cependant des avancées technologiques, une efficience accrue des processus d’entreprise et des opportunités de placement significatives pour les entreprises prêtes à s’adapter.
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