finance durable – plan d’action européen
Le Groupe Lombard Odier attache une importance particulière à l'analyse des opportunités et des impacts du plan d'action de l'UE sur la finance durable et de toute autre réglementation pertinente (c'est-à-dire législation locale/nationale spécifique) afin d'assurer une compréhension globale des défis en matière de durabilité.
plan d’action européen sur la finance durable : qu’est-ce que c’est ?
Le plan d'action de l'UE1 s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par la Commission Européenne pour adapter les flux financiers aux besoins spécifiques de l'économie mondiale, dans l'intérêt de la planète et de notre société. Plus précisément, ce plan d'action vise à:
- réorienter les flux de capitaux vers des investissements durables afin de parvenir à une croissance durable et inclusive ;
- gérer les risques financiers liés au changement climatique, à l'épuisement des ressources, à la dégradation de l'environnement et aux problèmes sociaux ;
- favoriser la transparence et le long terme dans l'activité financière et économique.
reglement relatif à la publication d’informations sur la finance durable (SFDR)2 :
En résumé : Le règlement sur les publications en matière de finance durable (Sustainable Finance Disclosure Regulation - SFDR) est un règlement européen introduit pour améliorer la transparence sur le marché des produits et services d'investissement durable, pour empêcher le greenwashing et pour accroître la transparence sur les déclarations en matière de durabilité faites par les acteurs du marché financier. Il impose des obligations de transparence d'informations sur la durabilité au niveau des entités et des produits, telles que la classification des produits financiers en fonction de leur niveau d'ambition en matière de développement durable. Les principales dispositions de la SFDR sont entrées en vigueur en mars 2021.
Niveau entité: Transparence sur l’intégration des risques liés au développement durable
Quels sont les risques liés à la finance durable ?
Le risque de durabilité est un événement ou une condition environnementale, sociale ou de gouvernance qui, s'il se produit, pourrait avoir un impact négatif important, réel ou potentiel, sur la valeur de l'investissement.
Identification des risques liés à la finance durable :
Il existe plusieurs sources de risques liés au développement durable qui peuvent avoir un impact sur le produit et/ou le service financier. Tous les risques ne sont pas nécessairement pertinents pour tous les investissements.
Liste non exhaustive des risques liés au développement durable :
Risques environnementaux et climatiques : La dégradation de l'environnement et le changement climatique sont des sources d'altérations structurelles qui affectent l'activité économique et, par conséquent, le système financier. Les risques liés au climat et à l'environnement sont généralement considérés comme comprenant deux principaux facteurs de risque:
Le risque physique fait référence à l'impact financier sur une entreprise d'un climat changeant - y compris des événements météorologiques extrêmes plus fréquents et des changements climatiques progressifs - ainsi que de la dégradation de l'environnement telle que la pollution de l'air, de l'eau et du sol, le stress hydrique, la perte de biodiversité et la déforestation.
Le risque de transition fait référence à la perte financière d'une entreprise qui peut résulter, directement ou indirectement, du processus d'ajustement vers une économie à faible émission de carbone et plus durable du point de vue de l'environnement. Ce processus peut être déclenché, par exemple, par l'adoption relativement brutale de politiques climatiques et environnementales, par le progrès technologique ou par l'évolution des sentiments et des préférences du marché.
Risque social : correspond à toute incidence financière négative sur une entreprise découlant de l'impact actuel ou futur de facteurs sociaux - tels que de mauvaises normes de travail, des violations des droits de l'homme, des atteintes à la santé publique, des atteintes à la confidentialité des données ou des inégalités accrues - sur ses contreparties ou sur les actifs qu'elle a investis.
Risque lié à la gouvernance : désigne tout impact financier négatif sur une entreprise découlant des effets actuels ou potentiels de facteurs de gouvernance, tels qu'un cadre de gouvernance inadéquat, sur ses contreparties ou ses actifs investis. Le risque de gouvernance peut par exemple résulter d'un manque de responsabilité et de transparence du conseil d'administration, ou d'un traitement inégal des actionnaires et des parties prenantes.
Compte tenu de ces risques bien réels et de nos obligations au titre de la SFDR, Lombard Odier est convaincu qu'une bonne intégration des risques liés au développement durable dans notre processus de décision d'investissement atténuera l'impact de ces risques sur la valeur de nos investissements et contribuera à améliorer les rendements ajustés au risque à long terme pour nos clients.
intégration des risques liés au développement durable
Nous sommes convaincus que la création de valeur durable pour nos clients commence par un cadre solide et adéquat de gouvernance des produits, dans lequel l'intégration des risques liés au développement durable joue un rôle majeur. Lombard Odier s'engage donc à intégrer les risques liés au développement durable dans la conception, la sélection, la promotion et la distribution de ses produits et services financiers.
Cette intégration et cette gestion des risques liés au développement durable dans nos décisions d'investissement et nos conseils sont réalisées en partie par la révision et l'application de politiques internes qui interdisent et/ou restreignent les investissements dans les secteurs suivants : armes controversées, produits alimentaires essentiels, tabac, charbon, pétrole et gaz non conventionnels - ainsi que dans les cas constituant des violations graves des principes du Pacte mondial des Nations Unies.
Outre les politiques d'exclusion et de restriction, le cadre d'investissement durable de Lombard Odier passe au crible et surveille les pratiques commerciales des entreprises par rapport à leur vaste écosystème de parties prenantes, et envisage l'amélioration de ces pratiques à travers l'évolution des mesures, de la simple prise de conscience d'un problème à l'action et, enfin, à l'atténuation d'un risque de développement durable.
Nous avons mis au point une carte thermique de matérialité ESG et une méthodologie de notation exclusive qui nous permettent de nous concentrer sur les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance qui sont vraiment importants pour une entreprise donnée. Ce cadre comprend 14 catégories qui reflètent les opportunités et les risques ESG potentiels tout au long de la chaîne de valeur d'une entreprise : il s'agit notamment des risques en amont principalement liés à la chaîne d'approvisionnement ou à l'utilisation des ressources naturelles, des risques opérationnels directement liés aux processus de production et d'exploitation d'une entreprise, et des risques en aval liés à l'impact négatif potentiel des produits et des services vendus.
Pour Lombard Odier, l'intégration des risques liés au développement durable est essentielle au processus de prise de décision en matière d'investissement. Elle amplifie l'identification de tout risque lié à l'investissement, ce qui nous permet de prendre des décisions d'investissement holistiques et résilientes concernant notre univers d'investissement et les portefeuilles de nos clients.
prise en compte des principales incidences négatives sur les facteurs de durabilité (PAI)
Quelles sont les principales incidences négatives sur les facteurs de durabilité ?
Les principales incidences négatives sur les facteurs de durabilité sont liés à des décisions et des conseils en matière d'investissement qui ont des effets négatifs sur les questions environnementales, sociales et salariales, sur le respect des droits de l'homme, ainsi que sur les questions de lutte contre la corruption et de lutte contre les pots-de-vin.
Quels sont les facteurs de durabilité ?
Questions environnementales, sociales ou de gouvernance susceptibles d'avoir un impact positif ou négatif sur la performance financière ou la solvabilité d'une entité, d'un État souverain ou d'un individu.
Lombard Odier prend en compte les principales incidences négatives des décisions d'investissement et les conseils en matière de durabilité dans le cadre de sa gestion discrétionnaire de portefeuille et de ses services de conseil, le cas échéant, de la manière suivante :
- L'indicateur de durabilité (lié aux principales incidences négatives sur les facteurs de durabilité) numéro 14 du tableau 1, annexe I du niveau 2 de la SFDR, lié à l'exposition aux armes controversées (mines antipersonnel, armes à sous-munitions, armes chimiques et biologiques), est pris en compte dans nos règles d'exclusion des investissements.
- L'indicateur de durabilité (lié aux principales incidences négatives sur les facteurs de durabilité) numéro 10 du tableau 1, annexe I du niveau 2 de la SFDR, lié aux violations des principes du Pacte mondial des Nations unies et des principes directeurs de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à l'intention des entreprises multinationales, est mis en œuvre en limitant les investissements dans les controverses graves décrites ci-dessous, et est également inclus dans notre méthode propriétaire d'évaluation de la matérialité ESG par le biais d'une pénalité de notation.
- Les autres indicateurs de durabilité figurant dans le tableau 1, annexe I de la SFDR niveau 2 sont pris en compte dans la méthodologie de notation ESG de Lombard Odier. Pour chaque émetteur, la pondération de ces principaux indicateurs de durabilité défavorables est fixée en fonction de l'exposition du secteur concerné aux défis de durabilité, cette exposition étant définie par le cadre de matérialité interne du gestionnaire d'investissement.
- Les autres indicateurs de durabilité figurant dans le tableau 2 (environnemental) et le tableau 3 (social) de l'annexe I du niveau 2 de la SFDR sont intégrés dans la note de matérialité ESG du gestionnaire d'investissement lorsqu'ils sont disponibles.
En outre, une sélection d'indicateurs est prise en compte dans l'analyse effectuée par Lombard Odier, afin de qualifier les activités économiques d'investissements durables selon notre cadre d'alignement de Lombard Odier. La manière dont les indicateurs sont pris en compte peut changer au fil du temps en fonction d'un certain nombre de facteurs, notamment l'évolution de la composition du portefeuille, les conditions du marché, la couverture des données et l'évolution de l'analyse globale de la durabilité.
lombard odier : notre méthodologie spécifique
Lombard Odier utilise une approche "réussite/échec" pour déterminer si un investissement donné, défini au niveau de l'entreprise, est considéré comme un "investissement durable".
Lombard Odier classe les entreprises dans l'une des trois catégories suivantes : investissement durable, investissement « gris » ou investissement « rouge ».
Pour être considérée comme un investissement durable, une entreprise doit répondre aux critères détaillés ci-dessous.
1) Pour réussir notre test de contribution, une entreprise doit :
a. Avoir au moins 30 % d'activités durables, c'est-à-dire :
(i) les activités éligibles sur au moins un des six objectifs environnementaux reconnus par la taxonomie de l'UE et qui satisfont aux critères de sélection technique de la contribution tels qu'ils figurent ou devraient figurer dans la taxonomie de l'UE ; ou
(ii) les activités éligibles sur au moins un des six objectifs environnementaux reconnus par la taxonomie de l'UE et qui satisfont aux critères techniques de contribution définis par Lombard Odier ; ou
(iii) des activités spécifiques de transition ou d'habilitation non incluses dans la taxonomie de l'UE, mais qui ont été mises en correspondance avec un ou plusieurs des six objectifs environnementaux reconnus par la taxonomie de l'UE et qui répondent aux critères techniques de sélection définis par Lombard Odier.
ou
b. Démontrer un alignement significatif des dépenses d'investissement (ou des mesures d'investissement équivalentes pertinentes pour l'industrie) sur la taxonomie de l'UE ou sur les critères d'évaluation technique de la contribution de Lombard Odier qui soutiennent une stratégie de transition clairement articulée et ambitieuse avec des cibles alignées sur l'un des six objectifs environnementaux.
L'exposition d'une entreprise aux activités pertinentes et/ou la stratégie de transition peuvent être établies à l'aide de l'une ou l'autre des méthodes suivantes :
a. Les publications propre à l’entreprise et leur approche liée à la taxonomie de l’UE
b. L'évaluation documentée par Lombard Odier sur l'entreprise et ses activités, qui peut être réalisée soit de manière systématique et quantitative, soit de manière qualitative, fondamentale et basée sur la recherche.
2) Pour réussir notre test "Do No Significant Harm (DNSH) – ne porte pas atteinte de manière significative", une entreprise doit :
a. Avoir au maximum 5% de revenus exposés à des activités "rouges", classées par Lombard Odier comme intrinsèquement nuisibles par nature, y compris les activités liées à l'extraction du charbon thermique, à la production d'électricité à partir du charbon, à l'extraction ou au raffinage du pétrole, ainsi qu'à d'autres activités sélectionnées ;
b. Atteindre notre notation absolue ou la meilleure notation de sa catégorie par rapport à un sous-ensemble de PAI (principales incidences négatives sur les facteurs de durabilité) sélectionnés en fonction de l'exposition de l'entreprise à l'activité ; ou
c. Répondre à des critères supplémentaires : bien que les critères ci-dessus constituent les critères minimums que nous appliquons, Lombard Odier peut utiliser d'autres critères dans son évaluation des entreprises impliquées dans des activités spécifiques, à titre de garantie supplémentaire.
3) Pour réussir notre test de bonne gouvernance, une entreprise doit soit :
a. Atteindre notre notation absolue ou la meilleure notation de sa catégorie par rapport à un sous-ensemble de PAI (principales incidences négatives sur les facteurs de durabilité) sélectionnés en fonction de l'exposition de l'entreprise à l'activité ; ou
b. Répondre à des critères supplémentaires : bien que les critères ci-dessus constituent les critères minimums que nous appliquons, Lombard Odier peut utiliser d'autres critères dans son évaluation des entreprises impliquées dans des activités spécifiques, à titre de garantie supplémentaire.
le groupe lombard odier, signataire des Principes pour une banque responsable des Nations Unies
À la fin de l'année 2020, le Groupe Lombard Odier est devenu un signataire officiel des Principes pour une banque responsable des Nations Unies. Ces principes définissent le rôle et la responsabilité du secteur bancaire dans la construction d'un avenir durable et dans l'alignement du secteur bancaire sur les objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU.
politique de rémunération
La politique de rémunération de Lombard Odier et les pratiques qui y sont liées visent à protéger les intérêts des clients de Lombard Odier, ainsi que sa viabilité financière à long terme et sa conformité aux obligations réglementaires. Dans ce contexte, Lombard Odier a établi, mis en œuvre et maintient une politique de rémunération qui favorise une gestion efficace des risques et n'incite pas à une prise de risque excessive. La détermination de la rémunération variable intègre des mesures qui peuvent inclure la prise en compte des risques liés au développement durable en fonction du type de produits ou de services fournis aux clients externes.
Qu'est-ce que la taxonomie européenne4 ?
En résumé : Le règlement sur la taxonomie est un règlement européen visant à établir un cadre pour faciliter l'investissement durable. Il vise à créer une "liste verte" d'activités économiques durables sur le plan environnemental.
La Taxonomie a été conçue comme un outil d'investissement qui devrait faciliter l'investissement durable en identifiant et en définissant, grâce à l'utilisation de critères scientifiques, les activités qui peuvent être qualifiées de durables.
quelles sont les exigences ESG dans le cadre de MIFID II ?
En résumé : Les exigences ESG lié à MIFID II obligent les entreprises à :
• Obtenir des informations sur les préférences des clients en matière de développement durable dans le cadre de leurs objectifs d'investissement
• Illustrer dans les rapports d'adéquation la manière dont les services fournis répondent aux préférences exprimées par les clients en matière de durabilité
• Décrire comment les facteurs de durabilité sont pris en compte dans le processus de conseil en investissement.
1 Plan d’action de la Commission européenne : Financer la croissance durable, 8 Mars 2018.
2 Règlement (UE) 2019/2088 du Parlement européen et du Conseil du 27 novembre 2019 relatif aux informations à fournir sur le développement durable dans le secteur des services financiers (SFDR).
3 Les dépenses en capital (CAPEX) sont des fonds utilisés par une entreprise pour acquérir, améliorer et entretenir des actifs physiques tels que des biens, des usines, des bâtiments, des technologies ou des équipements. Les dépenses en capital sont souvent utilisées pour entreprendre de nouveaux projets ou investissements par une entreprise.
4 Règlement (UE) 2020/852 du Parlement européen et du Conseil du 18 juin 2020 concernant l'établissement d'un cadre pour faciliter l'investissement durable et modifiant le règlement (UE) 2019/2088 (taxonomie de l'UE).
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