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    Transition Investment Summit 2024 : les points de bascule de la transition font de la nature une nouvelle classe d’actifs

    Transition Investment Summit 2024 : les points de bascule de la transition font de la nature une nouvelle classe d’actifs

    Les points de bascule de l’économie mondiale se rapprochent. Nos systèmes fondés sur l’alimentation, l’énergie et les matériaux, qui exploitent la nature, commencent à se heurter à des limites physiques et doivent impérativement se transformer. Lors de notre Transition Investment Summit 2024, qui s’est déroulé à Londres le 16 mai, nous avons tenté d’identifier les grandes tendances de cette transformation.

    « Le réchauffement climatique est malheureusement inéluctable. Ce n’est pas une éventualité, c’est une certitude », a déclaré notre invité d’honneur Mark Cliffe, Professeur associé au Global Systems Institute de l’Université d’Exeter, Professeur associé au London Institute of Banking and Finance et expert du changement climatique. « Maintenant que nous nous sommes engagés envers le “net-zéro”, nous devons trouver le moyen d’y parvenir. »

    La nature et les solutions qu’elle nous offre ouvrent la voie à ce monde « net-zéro ». Nous en avons expliqué les raisons à l’occasion d’une série de présentations et de tables rondes, claires et convaincantes, tout au long de la journée.

    La nature et les solutions qu’elle nous offre ouvrent la voie à ce monde « net-zéro »

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    La nécessité des solutions fondées sur la nature

    Selon Thomas Höhne-Sparborth, Head of Sustainability Research chez holistiQ Investment Partners, Lombard Odier Investment Management (LOIM), et Marc Palahí, Chief Nature Officer chez holistiQ, LOIM, la flambée des prix du cacao n’est qu’un symptôme parmi d’autres de la détérioration de notre système alimentaire mondial, qui n’est aujourd’hui plus durable. « Des conditions météorologiques extrêmes et des chaînes de valeur fragiles ont provoqué, en à peine plus d’un an, une envolée du prix du cacao de 360%1 », a rappelé M. Höhne-Sparborth, ajoutant que la nature nous montre l’ampleur des problèmes dont souffre notre modèle économique actuel.

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    « Notre monde est devenu trop grand pour la planète », a renchéri M. Palahí. « Le secteur alimentaire est responsable d’environ un tiers des émissions mondiale2 et de 90% de la déforestation3. Nous avons prospéré aux dépens de la nature. Nous dépassons les limites opérationnelles de la planète4. Or, lorsque les limites planétaires sont franchies, les systèmes naturels ne peuvent plus absorber les chocs et c’est notre système économique qui doit prendre le relais. »

    Le secteur de l’assurance en est la preuve la plus frappante, avec la forte augmentation des sinistres dus à des catastrophes climatiques : les remboursements annuels moyens ont dépassé USD 110 milliards entre 2017 et 2022, soit plus du double de la précédente moyenne sur cinq ans5. La science nous montre le lien étroit entre le changement climatique et la perte de biodiversité, a ajouté M. Palahí, notant cependant qu’elle nous fournit également les connaissances nécessaires pour construire de nouvelles chaînes de valeur qui nous aideront à protéger la nature.

     

    La nature en tant que nouvelle classe d’actifs

    La nature absorbe plus de la moitié des émissions produites dans le monde chaque année6. C’est pourquoi les marchés commencent à lui donner de la valeur, a affirmé Morten Rossé, Head of Nature and Climate chez holistiQ, LOIM. « Investir dans la nature en vaut non seulement la peine, mais c'est également le moment opportun », a-t-il poursuivi. « Si l’on tarifie le carbone à USD 150 la tonne, la capitalisation de la nature est égale à celle du marché immobilier. Les marchés commencent à prendre conscience de cette valeur, ce qui nous permet d’affirmer que cette décennie sera placée sous le signe de la nature. »

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    Ce principe guide la stratégie de holistiQ, qui consiste à investir dans des terres dégradées par les monocultures et à les restaurer afin d’en faire des agroforêts saines qui, d’une part, favorisent la biodiversité et le rendement des cultures et, d’autre part, peuvent capter plus de carbone. M. Rossé a expliqué : « Le point de départ de cette stratégie est le café. C’est un produit emblématique. Nous en buvons deux milliards de tasses chaque jour7. La plus grande faiblesse du café réside toutefois dans sa chaîne de valeur très déséquilibrée, inefficace et fortement émettrice. Les modèles de ventes sont déjà transformés par les marchés spécialisés qui achètent des grains de café cultivés en agroforesterie et à partir d’agriculture régénératrice. Les consommateurs accordent aujourd’hui une plus grande attention à la provenance de leur café, comme ils le faisaient déjà pour leur vin. »

    Si l’on tarifie le carbone à USD 150 la tonne, la capitalisation de la nature est égale à celle du marché immobilier

    Pour Bettina Ducat, Coresponsable de LOIM, les changements systémiques fondamentaux tels que celui-ci expliquent pourquoi la durabilité représente « la plus grande opportunité d’investissement depuis la révolution industrielle, tout en se produisant à la vitesse de la révolution numérique ». Pour identifier les opportunités les plus prometteuses dans cette transition, il convient d’appliquer une approche beaucoup plus sélective que par le passé, a suggéré M. Höhne-Sparborth. Un point de vue également partagé par Mme Ducat : « Notre approche consiste à identifier les marchés de niche qui deviendront des marchés de masse, comme cela a été le cas pour l’énergie solaire. »

     

    Elaborer des scénarios de durabilité

    « Nous devons comprendre l’écologie pour créer une nouvelle économie », a déclaré M. Palahí. « Les marchés sont submergés par les chiffres, mais on ne sait pas quels enseignements en tirer. »

    C’est également ce qu’a soutenu notre invité d’honneur, Mark Cliffe. « Les modèles de risque traditionnels sont absolument inadaptés au changement climatique, car nous vivons dans un monde de volatilité, d’incertitude, de complexité et d’ambiguïté », a-t-il souligné. « Aucun modèle au monde ne sera d’une quelconque utilité si vous ne posez pas les bonnes questions. »

    « Nous devons définir des “scénarios climatiques utiles à la prise de décisions" afin de comprendre la situation actuelle et tracer notre trajectoire vers l’avenir », a-t-il ajouté. « Nous devons élaborer des scénarios personnalisés qui nous permettront de donner vie à notre engagement envers le “net-zéro”. Nous devons prendre en compte la volatilité et la complexité pour instaurer un véritable changement systémique. Nous avons besoin de différents scénarios qui nous aideront à évaluer l’avenir de façon plus harmonieuse. »

    Nous devons définir des « scénarios climatiques utiles à la prise de décisions » afin de comprendre la situation actuelle et tracer notre trajectoire vers l’avenir

    holistiQ et LOIM s’efforcent de trouver le moyen de définir ces scénarios et feuilles de route, a expliqué Mme Ducat, en précisant que cette philosophie a motivé des investissements significatifs dans des capacités de recherche prospectives plutôt que dans la prise en considération de données environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) rétrospectives. M. Höhne-Sparborth a réitéré cette approche : « Nous devons analyser chaque opportunité de façon approfondie afin de découvrir non seulement le potentiel de croissance, mais également la qualité des éventuels rendements. »

     

    La décennie de la nature

    L’accent mis sur les plantations de café en tant qu’actifs réels régénératifs et fondés sur la nature a lancé un débat plus large sur l’investissement dans les fondations de notre stabilité économique et planétaire. « Les nouvelles classes d’actifs empruntent souvent la même voie », a expliqué Taraneh Azad, Coresponsable de holistiQ, lors d’une table ronde animée par Jasbir Nizar, Global Head of Business Development chez LOIM. « Il y a 20 ans, personne n’aurait pu imaginer la place qu’occupent aujourd’hui les énergies renouvelables. Je crois que nous sommes au début d’une situation identique pour la nature. La régénération de la nature permet de réduire les émissions. Elle n’est pas comparable avec la compensation carbone et est en passe de devenir une composante quasiment obligatoire de la stratégie des entreprises. »

    Il y a 20 ans, personne n’aurait pu imaginer la place qu’occupent aujourd’hui les énergies renouvelables. Je crois que nous sommes au début d’une situation identique pour la nature

    Rob Gardner, Co-fondateur et CEO adjoint de Rebalance Earth, a également participé à la table ronde. Selon lui, trois caractéristiques définissent les classes d’actifs : l’utilité, la rareté et le cash-flow. « Nous avons déjà perdu 70% de notre biodiversité8, ce qui fait d’elle une denrée rare. Nous n’envisageons pour l’instant pas la monétisation de la nature. Et il nous faut changer de paradigme. Nous devons inscrire notre capital naturel dans le bilan. »

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    Les risques liés au climat s’amplifient à un rythme sans précédent et la science nous dit clairement que nous n’atteindrons jamais le « net-zéro » sans la nature et sans les solutions qu’elle nous offre. « La biodiversité est l’ultime moteur de la planète », a conclu M. Palahí. « C’est pourquoi nous sommes convaincus que la demande en actifs fondés sur la nature dépassera l’offre. »


     

    Statistics | International Cocoa Organization (icco.org)
    Field to fork: global food miles generate nearly 20% of all CO2 emissions from food (europa.eu)
    The UK’s contribution to tackling global deforestation | Environmental Audit Committee (parliament.uk)
    All planetary boundaries mapped out for the first time, six of nine crossed | Stockholm Resilience Centre
    Insurers withdraw cover for climate risks while backing increased fossil fuel production, industry must act to support 1.5°C climate target after 50 years of failure | Insure Our Future Global (insure-our-future.com)
    Pourquoi la biodiversité est importante | Nations Unies
    Coffee Consumption | British Coffee Association
    69% average decline in wildlife populations since 1970, says new WWF report | Press Releases | WWF (worldwildlife.org)

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