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    Sessions « heure h » à la COP26 : déployer du capital en respectant les limites planétaires

    Sessions « heure h » à la COP26 : déployer du capital en respectant les limites planétaires

    Les sessions « heure h » de Lombard Odier se sont achevées vendredi, avec notre cinquième et dernier événement : « Déployer du capital en respectant les limites planétaires ».

    Chez Lombard Odier, nous considérons qu’il est de notre devoir fiduciaire d’aider nos clients à aligner leurs portefeuilles, de manière à limiter les risques et à profiter des opportunités offertes par la révolution de la soutenabilité. Si nous avons jusqu’ici mis l’accent sur le changement climatique, et continuerons à le faire, nous reconnaissons aussi que nous devons opérer une transition vers une économie qui tient compte de toutes les limites planétaires. Car pour adopter un fonctionnement durable, l’humanité doit rester en deçà de neuf seuils environnementaux.

    …nous devons opérer une transition vers une économie qui tient compte de toutes les limites planétaires. Car pour adopter un fonctionnement durable, l’humanité doit rester en deçà de neuf seuils environnementaux.

    Vous pouvez visionner ici les temps forts de la session :

    Vivre avec nos moyens

    « Au-delà de la limitation de l’élévation des températures mondiales, nous devons aussi éviter d’atteindre plusieurs autres points de non-retour, notamment en matière de déforestation, d’érosion de la biodiversité et de dégradation des sols, a déclaré Hubert Keller, Associé-gérant senior chez Lombard Odier, dans son discours d’ouverture. Si nous voulons éviter de franchir chacune de ces limites planétaires, nous devons comprendre comment nous pouvons utiliser de manière sûre notre capital naturel, et comment adapter nos modèles d’affaires à cette nouvelle réalité. »

    Lors de cette session, le professeur Johan Rockström, co-directeur de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, a également discuté de la limite planétaire sur laquelle se concentre la COP26, à savoir le changement climatique.

    Si nous voulons éviter de franchir chacune de ces limites planétaires, nous devons comprendre comment nous pouvons utiliser de manière sûre notre capital naturel, et comment adapter nos modèles d’affaires à cette nouvelle réalité

    « Nous sommes arrivés à la COP26 en sachant qu’en l’état actuel des choses, le réchauffement planétaire pourrait bien atteindre 2,7 degrés, ce qui serait un véritable désastre, a-t-il affirmé. Et pour l’instant, aucun engagement net zero ne nous permettrait de limiter la hausse des températures à moins de deux degrés. Des objectifs scientifiques, à l’instar du cadre des limites planétaires, peuvent guider les trajectoires dont nous avons besoin. »

    Mais le temps est compté : plusieurs signes montrent que nous approchons déjà du point de bascule. Quatre des neuf limites planétaires (l’érosion de la biodiversité, les cycles biogéochimiques, le changement climatique et les changements d’utilisation des sols) ont déjà été franchies. Les événements météorologiques extrêmes, tels que le dôme de chaleur qui a étouffé la Colombie-Britannique cet été, avec des records de température pour le Canada, nous rappellent de plus en plus fréquemment que ce qui est considéré comme exceptionnel aujourd’hui sera normal demain si nous ne limitons pas le réchauffement planétaire à temps.

    « Nous devons exploiter au maximum l’opportunité offerte par la COP26 pour aller plus loin dans nos efforts, a conclu Johan Rockström. L’enjeu, ici, est de laisser à la prochaine génération un monde meilleur. »

    Des objectifs scientifiques, à l’instar du cadre des limites planétaires, peuvent guider les trajectoires dont nous avons besoin

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    Financer la transition

    Le professeur Johan Rockström a ensuite rejoint un panel composé de David Blood (Generation Investment Management), Mark Carney, conseiller financier du Premier ministre du Royaume-Uni pour la COP26, Jeremy Oppenheim (Systemiq) et Faith Ward, présidente de l’Institutional Investors Group on Climate Change, pour un débat animé par Hubert Keller sur le financement d’une économie respectueuse des limites planétaires.

    Mark Carney a commencé par insister sur l’importance de la mise en place de cadres susceptibles d’aider les investisseurs à déployer le capital sans outrepasser les limites planétaires. « Lombard Odier a été à l’avant-garde du développement des techniques d’alignement de portefeuille sur les objectifs de température, a-t-il rappelé. Nous devons désormais généraliser ce cadre et en proposer une version open source au secteur dans son ensemble. Mercredi, la création de l’International Sustainability Standards Board (ISSB) a été annoncée. Ce comité aura pour but de développer des normes relatives à la divulgation des informations sur le développement durable, en s’appuyant sur les travaux du Groupe de travail sur la publication d’informations financières relatives au climat (Task Force on Climate-Related Financial Disclosures, TCFD). L’ISSB met principalement l’accent sur le climat, mais doit aussi inclure les limites planétaires. »

    Nous devons réduire de moitié nos émissions de CO2 d’ici 2030, ce qui nécessitera 1’000 à 3’000 milliards de dollars de capital chaque année jusqu’à cette date

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    David Blood a pour sa part insisté sur l’urgence à financer la transition climatique. « Nous devons réduire de moitié nos émissions de CO2 d’ici 2030, ce qui nécessitera 1’000 à 3’000 milliards de dollars de capital chaque année jusqu’à cette date. Nous devons, bien sûr, mettre un terme à la combustion de charbon et à la déforestation, mais aussi nous pencher sur les secteurs où la décarbonisation sera difficile : ciment, acier... Or, ces industries ne reçoivent toujours pas le capital dont elles ont besoin pour leurs efforts. Elles doivent donc constituer notre priorité pour les cinq à dix prochaines années. »

    Pour Faith Ward, toutefois, cette notion d’urgence a aussi des avantages. « Nous avons perdu plusieurs décennies dans l’inaction, et jusqu’à récemment, le secteur financier n’avait pas saisi la gravité de ces problématiques, a-t-elle expliqué. Mais depuis peu, la multiplication des catastrophes liées à une météorologie extrême, la pandémie et la vulgarisation des problèmes de pertes de biodiversité par d’éminentes personnalités telles que David Attenborough ont fortement sensibilisé le public et, plus important encore, les investisseurs sur la nécessité d’opérer une transition vers un avenir plus durable. »

    …la multiplication des catastrophes… a fortement sensibilisé le public et, plus important encore, les investisseurs sur la nécessité d’opérer une transition vers un avenir plus durable

    Jeremy Oppenheim a quant à lui braqué les projecteurs sur un autre secteur particulièrement important si l’on veut vivre avec nos moyens : « le secteur agroalimentaire doit être l’une de nos priorités si nous voulons respecter les limites planétaires, a-t-il expliqué. De la déforestation à l’érosion de la biodiversité en passant par les changements d’utilisation des sols et de l’eau, aucun autre secteur n’a autant d'influence sur un nombre aussi important de limites. Tous les signaux montrent que nous pouvons significativement améliorer la situation dans les dix prochaines années, avec un investissement relativement réduit. Si le secteur est autant sous les feux de la rampe, c’est qu’il recèle aussi un potentiel énorme en termes de retour sur investissement : l’alimentation et l’agriculture affectent tant de limites planétaires que nos investissements pourront véritablement fructifier. »

    Le reste du débat, qui incluait notamment une session de questions-réponses, a permis d’aborder plusieurs thèmes : le besoin, pour les grandes industries, d’accélérer la transition, l’importance d'une certaine prudence, malgré l’urgence, pour éviter de perdre du capital dans un système complexe, et la nécessité de transformer la dynamique initiée par la COP26 en action, pour les investisseurs.

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