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Voyager en toute conscience
Mode de vie soutenable et voyages internationaux sont-ils compatibles ? Les données montrent qu’il existe des défis majeurs à surmonter avant de pouvoir répondre par l’affirmative. L’industrie du tourisme mondial génère aujourd’hui environ 8% des émissions de gaz à effet de serre, et l’aviation pourrait être à l’origine de jusqu’à 15% du réchauffement climatique dû à l’activité humaine dans les 50 prochaines années.
L’industrie du tourisme mondial génère aujourd’hui environ 8% des émissions de gaz à effet de serre, et l’aviation pourrait être à l’origine de jusqu’à 15% du réchauffement climatique dû à l’activité humaine dans les 50 prochaines années.
Ironiquement, le tourisme est l’un des secteurs susceptibles de souffrir le plus du changement climatique. L’élévation du niveau de la mer pourrait submerger des îles comme les Maldives, faire fondre la neige dans les Alpes et rendre les destinations ensoleillées trop chaudes. Pourtant, des destinations comme les Maldives ou l’île Maurice, qui sont menacées, dépendent aussi presque entièrement des revenus du tourisme. Le mouvement de la « honte des vols » a entraîné une baisse du nombre de passagers dans certains pays d’Europe du Nord et pourrait également engendrer des changements dans les plans d’extension des aéroports.
Face à ce dilemme, de plus en plus de voyageurs recherchent des choix de transport soutenable. Cependant, bon nombre des destinations écotouristiques les plus populaires nécessitent de prendre l’avion. Outre l’empreinte écologique de l’aviation, l’éco-tourisme nécessite généralement d’autres formes de transport et peut entraîner de la pollution sonore, des déchets supplémentaires et l’épuisement des ressources naturelles (pour les piscines et terrains de golf).
Pouvons-nous encore voyager la conscience tranquille ?
Simplifier les choix soutenables
Les solutions alternatives durables actuelles ne sont peut-être pas parfaites, mais elles constituent un pas dans la bonne direction. Les individus peuvent apporter leur contribution et faire des choix pour atténuer leur impact environnemental. Cela peut être aussi simple que de limiter les bagages, utiliser des options de transport respectueuses de l’environnement lorsque cela est possible et minimiser ou ramener ses déchets à la maison. Certains pays insistent pour que les touristes fassent des efforts – au Rwanda, les visiteurs n’ont pas le droit d’apporter des sacs en plastique.
Mais les voyageurs recherchent aussi de l’aide pour calculer leur empreinte carbone — et réduire leur impact lorsqu’ils voyagent. En conséquence, les agences de voyage qui s’adressent spécifiquement aux voyageurs soucieux de l’environnement se multiplient. Leur objectif est d’offrir la même qualité d’hébergement, des destinations lointaines et une expérience de luxe que n’importe quelle agence, tout en répondant aux préoccupations de soutenabilité de leurs clients.
La marque de bien-être de luxe, Six Senses, a été rachetée récemment par InterContinental Hotels & Resorts (IHG) dans le cadre de l’expansion de ses centres de bien-être soutenables en Thaïlande et au Bhoutan. Au Bhoutan, cinq centres de ce type offrent non seulement des spas de luxe et une gastronomie biologique, mais aussi un moyen pour les voyageurs de se rapprocher des traditions spirituelles et des ressources naturelles du pays grâce à des programmes de sensibilisation communautaires qui incluent la protection de la faune.
IHG cherche à développer la marque Six Senses sur plus de 60 établissements, y compris des marchés urbains comme West Chelsea et Manhattan. Le groupe de capital-risque soutenant ce rachat a indiqué : « Six Senses s’inscrit parfaitement dans nos thèmes centraux d’investissement dans la soutenabilité et le bien-être en mettant l’accent sur l’intégration de critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) et nous sommes fiers du travail que nous avons accompli pour en faire l’une des meilleures marques d’hôtels de luxe du monde. »
Mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan par rapport aux défis posés par l’infrastructure non soutenable sur laquelle reposent actuellement les voyages internationaux.
L’industrie aéoronautique investit dans la soutenabilité
Le nombre de personnes qui prennent l’avion devrait doubler au cours des 15 prochaines années. L’approche traditionnelle pour réduire l’impact de l’aviation a été de compenser les émissions de gaz à effet de serre générées en utilisant des systèmes de compensation des émissions de carbone. Toutefois, de plus en plus de voix s’élèvent pour rejeter cette approche qui n’est pas une solution à long terme. L’idée derrière la compensation des émissions est que vous payez un supplément à un programme qui investit dans des alternatives moins émettrices de carbone ailleurs, annulant ainsi l’impact carbone de votre vol. Cependant, une étude de 2017 sur les compensations a montré que même les programmes les plus rigoureux ne sont pas efficaces. En réponse à ces recherches, l’Union européenne a décidé de ne plus permettre que les compensations soient prises en compte dans les objectifs de réduction des émissions, à compter de 2021.
Plutôt que de compenser les émissions de carbone, le problème doit être attaqué à la source. L’Association du transport aérien international (IATA) pense que c’est possible. Elle prévoit qu’il sera possible de voler commercialement sans impact climatique d’ici 2050. Cet objectif serait atteint grâce à une combinaison de nouvelles technologies, d’une gestion plus efficace du trafic aérien, de nouveaux carburants et d’une tentative coordonnée d’améliorer l’infrastructure du transport aérien dans son ensemble.
Les compagnies aériennes promettent également d’améliorer leur bilan en matière de soutenabilité. Le groupe Scandinavian Airlines (SAS) s’est engagé à réduire les émissions des vols de 50% d’ici 2050 par rapport à 2005, et à utiliser régulièrement du carburant renouvelable d’ici 2020. D’ici 2030, SAS entend réduire ses émissions totales de CO2 de 25% par rapport à 2005. Rolls Royce, quant à elle, accélère les projets de développement de moteurs électriques et hybrides pour l’aéronautique.
United Airlines a profité de la Journée mondiale de l’environnement 2019 pour présenter son « Flight for the Planet » qualifié de « vol commercial le plus respectueux de l’environnement de l’histoire de l’aviation ». La compagnie aérienne affirme qu’elle est la première à démontrer tous les éléments clés de la soutenabilité en un seul vol – l’utilisation de biocarburant durable, des efforts pour un service en cabine sans déchet, la compensation des émissions de carbone et des efficacités opérationnelles. United Airlines s’est engagée à réduire de moitié son empreinte carbone d’ici 2050.
De tels engagements sont les bienvenus, mais les voyageurs, les investisseurs et les organismes de réglementation recherchent une approche plus unifiée de la soutenabilité. L’une de ces tentatives est le lancement en septembre 2019 de Travalyst, un partenariat entre Visa, Booking.com, Skyscanner, Ctrip et TripAdvisor pour « mobiliser l’industrie du voyage comme véritable catalyseur ». Travalyst a annoncé qu’elle travaillera sur différentes initiatives environnementales, y compris la protection de la faune, la lutte contre le changement climatique, les dommages environnementaux et le tourisme excessif.
Le lancement devant la presse a été présenté par son Altesse royale le Prince Harry et a fourni un rappel utile des défis auxquels l’industrie du voyage est confrontée. Ayant récemment été la cible d’attaques dans la presse pour avoir pris des jets privés ainsi que de nombreux vols commerciaux, le Prince a répondu : « Nous pouvons tous faire mieux. Et, même si personne n’est parfait, nous sommes tous responsables de notre propre impact individuel ; la question est de savoir ce que nous faisons pour trouver un équilibre. »
Les initiatives lancées par les compagnies aériennes et le nombre croissant de voyagistes créés pour répondre aux besoins des consommateurs soucieux de l’environnement montrent que l’industrie est enfin sur la bonne voie. Mais avec les nombreuses promesses de l’industrie qui cherche à atteindre des objectifs écologiques des décennies plus tard, il faudra peut-être encore un certain temps avant que des progrès réels soient réalisés.
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