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    Des mines d’or en ville

    Des mines d’or en ville
    Christopher Kaminker, PhD - Responsable Recherche et Stratégie en Investissement durable<br/>Lombard Odier Investment Managers

    Christopher Kaminker, PhD

    Responsable Recherche et Stratégie en Investissement durable
    Lombard Odier Investment Managers

    Article publié dans l'édition de mars 2020 du magazine MEED 

    Les ordinateurs, les téléphones portables et les autres produits électroniques utilisent pas moins de 320 tonnes d’or et plus de 7’500 tonnes d’argent chaque année selon la Global e-Sustainability Initiative (GeSI).

    La diminution de la durée de vie des appareils électriques et les progrès technologiques plus rapides que jamais ont fait naître une nouvelle industrie, les mines urbaines. Sa vocation : le recyclage d’une partie des quelque USD 62,5 milliards de déchets électroniques générés chaque année – soit près de trois fois la valeur de la production annuelle d’argent à l’échelle mondiale.

    Mais au-delà des perspectives commerciales de cette industrie, l’essor des mines urbaines montre comment l’économie circulaire peut remplacer les modèles linéaires et transformer non seulement nos modes de consommation mais aussi atténuer leurs effets négatifs sur la planète.

    Les mines urbaines ont pour objectif le recyclage d’une partie des quelque USD 62,5 milliards de déchets électroniques générés chaque année – soit près de trois fois la valeur de la production annuelle d’argent à l’échelle mondiale.

    Contrairement aux attentes, les déchets électroniques constituent une bonne alternative à l’exploitation minière traditionnelle – une seule tonne de déchets électroniques contient plus d’or que 17 tonnes de minerai – et leur coût baisse rapidement grâce à l’amélioration des technologies, aux systèmes de collecte et aux économies d’échelle croissantes.

    Pas moins de 17 métaux peuvent être extraits des déchets électroniques, notamment l’argent, le platine, le cuivre, l’étain et l’antimoine. Et les déchets électroniques ne manquent pas.

    Déchets électroniques aux EAU

    Les Emirats arabes unis comptent parmi les plus grands producteurs de déchets électroniques en raison de leur haut niveau de revenu par habitant et de leur facilité d’accès aux dernières tendances technologiques.

    On estime que chaque citoyen des EAU produit en moyenne 17,2 kg de déchets électroniques par an, ce qui représente une production totale d’environ 101’000 tonnes à l’échelle du pays.

    Pendant des décennies, les pays industrialisés ont jeté des quantités colossales de déchets électroniques en les exportant vers les régions en développement, notamment l’Afrique de l’Ouest.

    La banlieue d’Agbogbloshie, au Ghana, était autrefois un espace où cohabitaient vie sauvage et beauté naturelle. Aujourd’hui, elle est la principale décharge mondiale de produits électroniques usagés en provenance d’Europe et d’ailleurs. Des familles démunies y travaillent dans des conditions toxiques et dangereuses, recyclant à la main les matériaux issus des déchets électroniques, ce qui est inefficace et souvent périlleux.

    Les Emirats arabes unis comptent parmi les plus grands producteurs de déchets électroniques en raison de leur haut niveau de revenu par habitant et de leur facilité d’accès aux dernières tendances technologiques.

    Grâce aux mines urbaines, bien plus de déchets électroniques pourraient être recyclés dans les pays consommateurs. Le transport traditionnel, qui contribue au réchauffement climatique, sera ainsi réduit.

    Cette activité permettrait également de récupérer des quantités plus importantes de métaux et d’autres matériaux que le processus de recyclage principalement manuel effectué en Afrique, en Inde et dans d’autres régions en développement.

    Qui plus est, elle peut aider à réduire l’importance de l’activité minière traditionnelle à l’échelle mondiale. En effet, cette dernière se déploie de plus en plus dans des zones écologiquement sensibles, avec des forages toujours plus profonds pour extraire les matières premières.


    Economie circulaire

    Des signes encourageants montrent que nous progressons sur la voie vers une économie plus circulaire pour les produits électroniques aux Emirats arabes unis.

    Le programme national des EAU (UAE National Agenda) comprend l’ambitieux objectif de délester les décharges de 75% de tous les déchets solides urbains d’ici 2021.

    Au début de l’année, Dubaï a inauguré la plus grande installation de recyclage de déchets électroniques au monde. L’usine de 26’000 mètres carrés a une capacité totale de traitement de 100’000 tonnes de déchets par an, dont 39’000 tonnes de déchets électroniques.

    Outre les importants efforts du gouvernement émirati, le secteur privé joue également un rôle dans la gestion des déchets électroniques puisque plusieurs entreprises de recyclage électronique ont vu le jour.

    L’essor des mines urbaines montre comment l’économie circulaire peut remplacer les modèles linéaires et transformer non seulement nos modes de consommation mais aussi atténuer leurs effets négatifs sur la planète.

    Dans le monde entier, la nouvelle directive-cadre révisée de l’UE relative aux déchets vise une réduction de 65% des déchets municipaux d’ici 2035, et s’appuie sur de précédentes directives concernant les déchets des équipements électroniques.

    Dans le secteur privé, les initiatives battent leur plein. Volkswagen construit une usine de recyclage des batteries qui contribuera à son objectif de recycler 97% des matières premières des batteries de véhicules électriques en fin de vie – contre 53% actuellement.

    Apple, quant à elle, s’est fixé pour objectif de fabriquer tous ses produits à partir de matériaux recyclés. Le géant californien a même piloté des outils robotiques afin de désassembler des iPhone.

    Moyennant des efforts supplémentaires, les mines urbaines pourraient devenir avantageuses pour tous : bénéficier aux consommateurs et aux fabricants, tout en évitant de transformer la planète en une décharge de déchets dangereux.

    Même si l’importance des déchets électroniques est de plus en plus reconnue, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

    De nombreux pays ne se sont pas encore doté d’une législation relative à la gestion des déchets électroniques. Et malgré les réglementations sur l’exportation des déchets électroniques, l’UE estime que 1,3 million de tonnes de déchets électroniques sont exportées illégalement chaque année. En attendant, les consommateurs doivent être sensibilisés à la nécessité de recycler leurs déchets électroniques de manière responsable.

    Un rapport publié cette année par le Forum économique mondial a révélé que l’économie circulaire des produits électroniques pourrait réduire le coût pour les consommateurs de 7% d’ici 2030 et de 14% d’ici 2040.

    Moyennant des efforts supplémentaires, les mines urbaines pourraient devenir avantageuses pour tous : bénéficier aux consommateurs et aux fabricants, tout en évitant de transformer la planète en une décharge de déchets dangereux.

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