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Les Bourses devraient se resynchroniser avec les fondamentaux
Article publié dans l'Agefi online, le 6 février 2018
Par Samy Chaar, Chef économiste |
La baisse sur les marchés n’est-elle qu’un feu de paille ou annonce-t-elle l’entrée dans une période baissière plus longue? S’agit-t-il d’une correction par rapport aux valorisations exigeantes, ou y a-t-il toujours du potentiel d’appréciation?
La volatilité actuelle revêt un caractère transitoire. Nous avons par ailleurs anticipé son retour dans nos perspectives pour l’année en cours. Les acteurs de marché sont en train d’absorber, d’une part, la normalisation de l’inflation qui est amenée à monter graduellement, et d’autre part, la normalisation de politique monétaire qu’elle entraîne. Et lorsque l’inflation et les conditions financières se redressent, la volatilité resurgit. Mais une volatilité prolongée et exacerbée est à mettre en rapport avec le contexte macroéconomique sous-jacent. Une correction sévère des marchés financiers va généralement de pair avec une récession économique, elle-même accompagnée de baisses significatives des bénéfices des entreprises. Or, le contexte économique actuel est bien différent. Les économies développées et émergentes vivent une phase d’expansion économique et les fondamentaux restent solides.
Aussi longtemps que la trajectoire de croissance est solide, que les conditions financières demeurent favorables, et que les entreprises continuent de générer des bénéfices, les Bourses devraient se resynchroniser avec les fondamentaux. Donc, l’épisode de volatilité actuel devrait rester temporaire, même s’il est brusque et pénible pour les investisseurs.
Que penser des craintes d’inflation qui font leur grand retour? Doit-on redouter une hausse de taux par la FED plus rapide qu’anticipée?
Nous l’évoquions depuis plusieurs mois déjà, tous les ingrédients sont en place pour un retour de l’inflation cette année : resserrement des marchés de l’emploi, décalage traditionnel entre croissance économique et reprise de l’inflation, redressement des prix des matières première et relance budgétaire aux Etats-Unis.
Les chiffres sur l’évolution des salaires aux Etats-Unis ont d’ailleurs mis en évidence ce retour de l’inflation. Mais il reste en phase avec l’évolution naturelle du cycle économique et nous ne sommes pas en phase de surchauffe inflationniste. L’inflation ne fait que converger vers les niveaux ciblés par les banques centrales.
A ce titre, nous pensons que la Fed maintiendra le cap actuel avec une hausse du taux directeur en mars. Elle ne devrait pas accélérer le rythme de resserrement car le contexte économique et financier actuel ne le justifie pas.
L’Europe pourra-t-elle créer une différence positive par rapport aux Etats-Unis, ou subira-t-elle les mêmes mouvements en même temps? Le marché suisse pourra-t-il faire valoir ses qualités défensives?
L’Europe est en train de vivre une dynamique de croissance exceptionnelle, qui est appelée à se poursuivre en 2018, alors que les Etats-Unis se trouvent dans une phase tardive de leur cycle économique (à noter que le cycle peut perdurer aussi longtemps que les conditions financières restent favorables et la Fed n’est pas encore restrictive en ce moment).
L’Europe a connu des améliorations très importantes sur le front de l’emploi, les entreprises affichent des bénéfices très solides et la BCE reste un soutien pour l’économie, avec une politique monétaire non conventionnelle qui devrait continuer à être déployée cette année.
Passé l’épisode de volatilité actuel, nous pensons que l’Europe, ainsi que les marchés suisses, devraient surperformer cette année.
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